Balagny garde le souvenir du martyr, au 6ème siècle, des vierges Maure et Brigide. L’église a conservé une partie de leurs ossements, autrefois exposés dans une chapelle rebâtie au 13ème siècle sur le lieu présumé de leur supplice – dans le parc de l’ancien château – et démolie en 1839. D’autres reliques sont conservées à Nogent-sur-Oise, qui s’est longtemps appelé Nogent-les-Vierges en leur honneur.
L’église Saint-Léger est un édifice complexe, maintes fois remanié et très restauré au 19ème siècle. Partie la plus ancienne, la nef remonte au 11ème siècle. Simple salle rectangulaire comme il est d’usage à cette époque dans le Beauvaisis pour les petits édifices, elle est surtout remarquable pour son appareil en “opus spicatum” (arête de poisson). Deux petites fenêtres en plein cintre, à claveaux en partie simulés, se voient encore en façade et sur le mur sud.
Vers 1140, le choeur primitif, correspondant aujourd’hui à la travée située immédiatement à l’est de la nef et dont on ne sait s’il se terminait carrément ou par une abside arrondie, est modifié ou reconstruit. L’analyse des maçonneries permet de montrer qu’une voûte d’ogives est alors bâtie, comme pour nombre d’églises contemporaines de la vallée du Thérain.
Une quarantaine d’années plus tard, le choeur se voit adjoindre une seconde travée tandis que la première est à nouveau remaniée. Témoins de ces travaux, les deux chapiteaux associés à l’arcade d’entrée du choeur sont curieusement surmontés de tailloirs à décor géométrique provenant du choeur du 11ème siècle.
Vers le milieu du 13ème siècle, une chapelle de plan trapézoïdal et pourvue d’une belle rose plus tardive est construite au nord de la seconde travée du choeur, prolongé lui-même d’une troisième travée un siècle plus tard. Les fenêtres de cette dernière, bien que d’un bon style, paraissent cependant d’une authenticité suspecte. Le 16ème siècle voit l’édification de la base du clocher et la reconstruction des voûtes des deux premières travées du choeur.
C’est à la fin du 16ème siècle ou au début du siècle suivant qu’il faut attribuer la grande chapelle méridionale, transition entre la Renaissance et le style classique. A usage seigneurial, elle est couverte d’une voûte à huit compartiments dont les ogives diagonales retombent sur un élégant dispositif incorporant des colonnes tronconiques détachées des murs.
Le 19ème siècle, enfin, verra la reconstruction de l’étage supérieur du clocher, l’édification du porche et une restauration systématique et malheureusement un peu sèche de l’intérieur de l’édifice, conduite principalement grâce à la générosité de la famille Poiret, propriétaire des importantes filatures de Saint-Epin (2002, modifié 2015).
Chronologie :
Points d'intérêt :
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Bibliographie :
- Eugène WOILLEZ, Archéologie des monuments religieux de l'ancien Beauvaisis pendant la métamorphose romane, Paris, 1839-1849, appendice p. 1.
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Neuilly-en-Thelle, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1842.
- Jean VERGNET-RUIZ, « Epigraphie et notes, pour servir à l’histoire du canton de Neuilly-en-Thelle, I. – Balagny-sur-Thérain », Comptes-rendus et mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Senlis, Années 1964-1966, 1968, p. 56-78.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Neuilly-en-Thelle. Pays de Thelle et Clermontois, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Office de Tourisme de Pôle Vexin-Sablons-Thelle, 2002, in 8° de 28 p., p. 6 (voir texte ci-dessus).