Belle-Eglise, église Saint-Martin

Monument attachant, Saint-Martin passionnera l’amateur d’architecture médiévale qui y trouvera matière à étudier ses nombreuses campagnes de construction. De l’église romane ne subsiste que la base de l’ancien clocher (11ème siècle), que les agrandissements successifs de l’édifice ont depuis longtemps rendu invisible depuis l’extérieur. Associée à une nef unique dont l’actuelle conserve peut-être quelques éléments anciens, cette base du clocher constituait alors la première travée du choeur, que terminait vers l’est une petite abside, sans doute en hémicycle, selon un plan très répandu à l’époque. Elle est remarquable par son plan allongé, l’épaisseur de ses murs latéraux (1,40 m) et sa voûte en berceau soulagée par des arcs doubleaux. On y remarque trois petites fenêtres aujourd’hui bouchées. Du clocher ne reste que la base du beffroi, visible dans les combles. Elle est décorée d’un cordon de billettes.

Après un siècle d’existence, cette église romane se voit adjoindre une chapelle, au nord de la base du clocher, prélude à une série de travaux qui s’étendront sur toute la période gothique. Par ses caractéristiques – voûte sexpartite, ogives formées d’une arête entre deux tores, type des chapiteaux à crochets, pointes de diamant autour des fenêtres – cette chapelle évoque, toutes proportions gardées,  le choeur de Précy-sur-Oise et doit certainement être attribuée au même architecte.

Vers 1240, une nouvelle campagne a pour objet la reconstruction du choeur et l’ajout d’une travée à la chapelle de la fin du 12ème siècle. Comme cette dernière, ce choeur est couvert d’une voûte sexpartite. Les ogives à profil en amande, réunies par une clef sculptée de feuilles très travaillées, et les formerets (arcs supportant la voûte au droit des murs latéraux) retombent sur un unique chapiteau dont le tailloir est disposé à bec (en pointe), comme il devient d’usage à cette époque. Le chevet est ajouré par un triplet de fenêtres. Celles percées latéralement sont aujourd’hui bouchées car donnant sur les combles des chapelles construites postérieurement et l’on remarquera que, pour cette raison, il n’y a jamais eu de fenêtre au droit de la chapelle rebâtie en même temps que le choeur.

A la fin du 13ème siècle, une chapelle de deux travées est bâtie au sud, cette fois, rétablissant ainsi l’équilibre des volumes des parties orientales de l’église. On y note des restes de décor peint. A l’ouest, contre le clocher, la présence d’un cul-de-lampe du 12ème siècle qui recevait sans doute une ogive montre qu’une chapelle avait déjà été construite à cette époque et que l’histoire monumentale de l’église est encore plus compliquée qu’il n’y paraît à première vue.

Enfin, le 15ème siècle finissant voit se construire, dans les angles nord-est et sud-est du choeur, deux chapelles à fenêtres flamboyantes qui donnent à celui-ci son visage définitif tandis qu’un bas-côté, adjoint au nord de la nef, clôt un siècle plus tard une histoire monumentale décidément bien riche.
Parmi l’intéressant mobilier, on remarquera une chaire à prêcher du 18ème siècle, divers tableaux du 17ème siècle et des fragments de vitraux des 13ème et 16ème siècles (2002).

Chronologie :

Points d'intérêt :

Galerie :

L'extérieur de l'église

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L'intérieur de l'église

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Bibliographie :

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Notes :