Dominée par la haute silhouette de son clocher à flèche de pierre, Saint-Vaast est une intéressante construction des 13ème et 16ème siècles. Partie la plus ancienne, la nef n’a jamais été voûtée. Elle comporte cinq travées matérialisées par des arcades brisées retombant sur des piles circulaires par l’intermédiaire de chapiteaux à crochets. La faible hauteur des murs gouttereaux au-dessus des arcades ainsi que les dispositions de la façade montrent que le vaisseau central n’a jamais comporté de fenêtres et qu’il prenait jour par celles des bas-côtés (reconstruits au 16ème siècle) ainsi que par la grande fenêtre à trois lancettes surmontées d’une rose, en façade, et les deux oculi, aujourd’hui bouchés, qui se voient au-dessus de l’entrée du choeur.
A l’extérieur, un porche moderne abrite un joli portail dont les piédroits s’ornent chacun de trois colonnettes en délit et le tympan d’une rose quadrilobée surmontant deux trilobes, selon une composition caractéristique du gothique alors à son apogée.
Sans doute durement éprouvée par la Guerre de Cent Ans, l’église est largement reconstruite au 16ème siècle. Le choeur précédent est remplacé par une élégante construction à trois vaisseaux de deux travées se terminant par un chevet plat. Les six voûtes – celles du vaisseau central sont légèrement plus hautes – retombent sur des piles circulaires. Les fenêtres sont remarquables par leur réseau flamboyant. Celle correspondant au vaisseau central a conservé un magnifique vitrail de l’époque, représentant la Crucifixion. Par ses dispositions générales obéissant au schéma du choeur-halle, ce choeur se réclame du gothique tardif du Valois tout proche.
C’est aussi le cas du clocher, imposante tour bâtie à l’angle nord-ouest de la nef. Occupant presque la moitié de l’élévation, l’étage du beffroi est percé de simples baies géminées. En saillie sur la tour, la plate forme sert d’assise à une haute flèche octogonale aux arêtes garnies d’écailles et à quatre petites pyramides d’angle. On la rapprochera de celles de Creil et de Venette, également dans la vallée de l’Oise. (D.Vermand, 2002)
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Neuilly-en-Thelle, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1842.
- Abbé Eugène MÜLLER, "Quelques notes encore sur les cantons de Creil et de Chambly", Comité Archéologique de Senlis, Comptes-rendus et Mémoires, 1897-1898, p. 215-217.
- Joseph DEPOIN et Jean VERGNET, « Boran. Le Village. Le Prieuré », Mémoires de la Société Académique d’Archéologie, Sciences et Arts du Département de l’Oise, t. 24, 1924, p. 1-384.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Neuilly-en-Thelle. Pays de Thelle et Clermontois, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Office de Tourisme de Pôle Vexin-Sablons-Thelle, 2002, in 8° de 28 p., p. 9 (voir texte ci-dessus).