Au Moyen Age, la cure de Chepoix appartenait à l’ordre de Malte et dépendait de la commanderie d’Ivry-le-Temple. La Guerre de Cent Ans sera, comme souvent en Picardie, fatale à l’église médiévale et l’édifice actuel est une reconstruction du 16ème siècle. Par son ampleur et sa qualité, Saint-Léger est sans nul doute l’un des édifices les plus intéressants de la région de Breteuil.
Son plan est constitué d’une nef de quatre travées flanquée d’un bas-côté au sud et d’une chapelle au nord de la quatrième travée. Un clocher occupe l’angle sud-ouest. Le chœur, pour sa part, comprend deux travées que termine une abside à trois pans. Une chapelle, aujourd’hui sacristie, est implantée au nord de sa seconde travée. Construit d’est en ouest, l’édifice est assez homogène.
Dans le chœur, les grandes fenêtres prennent appui sur un soubassement nu de faible hauteur et occupent la majeure partie de l’espace compris entre les contreforts. Chacune comporte trois lancettes que surmonte un élégant réseau en courbes et contre-courbes caractéristique du gothique flamboyant. Les voûtes en pierre retombent par pénétration directe sur un faisceau de colonnettes au dessin prismatique comme il va de soi à l’époque. Les trois clefs sont armoriées. Légèrement plus tardive et beaucoup plus basse, la petite chapelle greffée au nord (sacristie) était dédiée autrefois à saint Léger et avait sans doute été construite en tant que chapelle seigneuriale.
Reprenant les mêmes caractéristiques générales que le chœur, le nef est remarquable par l’ampleur de son volume grâce à la présence du bas-côté sud, dont les voûtes sont portées à la même hauteur que celles du vaisseau central, l’apparentant ainsi à la famille des églises halle. Elles sont reçues sur trois piles ondulées du plus bel effet. A l’origine, toutefois, le vaisseau central n’était couvert que d’un simple lambris, la voûte actuelle ne datant que de 1901. Si l’on ajoute que les fenêtres, plus petites, comportent un remplage simplifié à l’extrême (un simple meneau vertical), on conviendra que le seigneur de Chepoix, qui a sans doute contribué financièrement à la reconstruction de l’église, s’est montré plus chiche de ses deniers pour la partie de l’édifice réservée à la paroisse…
Saint-Léger reste néanmoins l’unique exemple dans la région d’un édifice homogène où le chœur ne domine pas ostensiblement une nef trop souvent réduite à la portion congrue. Bâti en dernier, le clocher n’a jamais été achevé et sa partie supérieure est tronquée. Un cartouche porte la date de 1579. Pour sa part, la façade est datée 1630.
Le mobilier est assez riche et intéressant : chaire, lutrin et confessionnal du 18ème siècle, banc d’œuvre et retable du 19ème. Les fenêtres du chœur conservent en partie haute d’intéressants restes de vitraux du 16ème siècle et l’on doit à l’atelier Latteux-Bazin deux beaux vitraux consacrés à la Vie de saint Léger et datés de 1901 (2005).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Breteuil, arrondissement de Clermont (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1843.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Oise picarde. Breteuil, Froissy et Crèvecoeur, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Syndicat Mixte de l’Oise Picarde, 2005, in 8° de 64 p., p. 22-23 (voir texte ci-dessus).