Fort bien restaurée, l’église Saint-Gervais garde le souvenir du décès, en 1763, de l’abbé Antoine François Prevost, l’immortel auteur de Manon Lescaut. Ce petit édifice à la silhouette ramassée que domine une mince flèche en charpente recouverte d’ardoises dépendait du prieuré voisin de Saint-Nicolas d’Acy.
Le noyau le plus ancien est constitué par un choeur de deux travées du début du 13ème siècle. Profondément remanié lors des agrandissements successifs de l’église, il est toutefois bien identifiable dans son arcade ouest – arc triomphal – et dans ses deux voûtes, associées à des chapiteaux à crochets. Les ogives, réunies par une clef décorée de feuillages, présentent le profil, courant à l’époque, d’une arête entre deux tores. Les fenêtres qui éclairaient latéralement ce choeur se lisent encore au-dessus des arcades percées par la suite, tout particulièrement au nord de la première travée.
Ce choeur se voit adjoindre un bas-côté au nord dans la première moitié du 16ème siècle. Une fenêtre à remplage flamboyant l’éclaire à l’est. Afin d’assurer la communication entre les deux parties, une arcade en plein cintre est percée dans la première travée tandis que le mur de la seconde travée est totalement supprimé. L’opération se renouvelle peu de temps après, sur le flan sud cette fois, avec la construction d’une chapelle de deux travées qu’éclairent des fenêtres en plein cintre. La communication avec le choeur du 13ème siècle s’effectue par deux grandes arcades qui, de même que les voûtes, retombent au centre sur une unique pile circulaire grâce à une savante reprise en sous-oeuvre des maçonneries primitives. Fruit de trois époques de construction différentes, les parties orientales de l’église présentent ainsi une remarquable unité spatiale.
Enfin, c’est au début du 17ème siècle qu’est construite la nef de deux travées, avec bas-côté au nord, élégante petite construction entièrement voûtée d’ogives, dans le style d’un gothique alors finissant.
Saint-Gervais s’enorgueillit de posséder un remarquable maître-autel en pierre, du 17ème siècle, deux gisants provenant de Saint-Nicolas d’Acy et une Vierge à l’Enfant du 14ème siècle (2002).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Senlis, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1841.
- Abbé Amédée VATTIER, "La paroisse de Courteuil avant 1800", Comité Archéologique de Senlis, Comptes-Rendus et Mémoires, 1875, p. 255-268.
- Abbé Eugène MÜLLER, Senlis et ses environs, Senlis, 1894, p. 274-277.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Cantons de Senlis et de Chantilly. Vallées de la Nonette et de la Thève, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et communes des cantons de Senlis et Chantilly, 2002, in-8° de 56 p., p. 16 (voir texte ci-dessus).