Dans le site délicieusement champêtre que constitue le vallon du Réveillon, affluent de l’Epte, Saint-Léger se signale de loin par son clocher élancé. C’est un édifice fort intéressant, maintes fois remanié. Comme souvent, la nef unique est la partie la plus ancienne, sans doute du 11ème siècle. A part quelques rangées de pierres en arêtes de poisson sur son mur nord, elle a cependant perdu tous les attributs de son architecture primitive. Une belle charpente du 16ème siècle la recouvre.
C’est vers le milieu du 12ème siècle qu’est entreprise la reconstruction des parties orientales à l’instigation des chanoines de Saint-Mellon de Pontoise, bénéficiaires des revenus de la cure. Agrandies par la suite, ces parties se composaient d’un transept saillant et d’un chœur de deux travées à chevet plat. L’ensemble est couvert de cinq voûtes d’ogives bombées dont les retombées s’effectuent sur des colonnettes par l’intermédiaire de chapiteaux à la sculpture d’une très grande qualité, au répertoire décoratif varié. Si le thème de la feuille d’acanthe domine, plusieurs restent de tradition romane et comportent des représentations inspirées peut-être des péchés capitaux. Cette campagne de travaux s’achèvera à la fin du 12ème siècle avec l’édification du clocher et d’un porche devant la nef .
S’élevant au-dessus d’un important soubassement nu qui le dégage bien des toitures de l’édifice, le clocher est remarquable par son beffroi ajouré de hautes et étroites baies géminées, en arc brisé, encadrées de multiples colonnettes. Bien que récente, la bâtière qui le couvre reprend les dispositions d’origine.
Aujourd’hui totalement intégré à la nef et méconnaissable, le porche sera surmonté d’un étage de tribune au 14ème siècle, en même temps que seront construites deux chapelles de part et d’autre du chœur. Des reprises en sous-œuvre au 16ème siècle, la suppression du porche au 17ème ou 18ème siècle et la construction d’une abside polygonale en 1791 donneront à Saint-Léger son visage définitif (2003).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Chaumont, Oise, Beauvais, Achille Desjardins, 1827.
- Jean-Baptiste FRION, Nouveau précis statistique sur le canton de Chaumont, Beauvais, Achille Desjardins, 1859.
- Abbé C.-A. BATICLE, Histoire de Delincourt, Pontoise, 1891, in-8, 188 pp.-6 pl.,
- Louis REGNIER et J. LE BRET, "Epigraphie du canton de Chaumont-en-Vexin", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 15, 1892-1894, p. 372-381.
- Louis REGNIER, Statistique monumentale du canton de Chaumont-en-Vexin, V. Delincourt, Paris-Beauvais, 1895, p. 28-53.
- Pierre DURVIN, « L’église de Delincourt », Oise Tourisme, n°30, 1975, p. 20-21.
- Bernard DUHAMEL, Guide des églises du Vexin français, Paris, 1988, p. 111-112.
- Paule DUPAQUIER, « Delincourt à travers les siècles », Les Cahiers de la S.H.G.B.E., n°38, 1996, p. 3-18.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Chaumont-en-Vexin. Vexin et Pays de Thelle, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes du Vexin-Thelle, 2003, in-8° de 56 p., p. 20-21 (voir texte ci-dessus).