Elincourt-Sainte-Marguerite, église Notre-Dame et Sainte-Marguerite

Complétant le nom d’Elincourt, Sainte-Marguerite fait référence à un prieuré clunisien fondé à la fin du 11ème siècle suite à une donation d’Hugues de Coudun. Remplaçant une première église du 12ème siècle, un nouvel édifice sera rebâti vers 1260 grâce aux largesses de Raoul de Coudun. Des reliques de sainte Marguerite étaient vénérées dans l’église de ce monastère qui, situé au-dessus du village – le lieu dit « Montagne du couvent » en garde le souvenir – a été presque totalement détruit à la Révolution.

Eglise paroissiale dépendant du prieuré, Notre-Dame en a perpétué le souvenir en reprenant la dédicace de l’édifice disparu. Rescapée de la Guerre 14-18, Notre-Dame avait malheureusement été victime auparavant d’un autre type de destruction sous la forme d’une restauration tellement radicale que l’édifice en a perdu – du moins à l’intérieur – tout caractère d’authenticité. Achevée en 1876 dans un style néo-gothique sans aucun rapport avec l’état antérieur, cette « restauration » est d’autant plus regrettable que l’édifice était d’un grand intérêt.

Bâti au milieu du 12ème siècle, il comprenait – comme aujourd’hui car les travaux du 19ème siècle n’en ont pas modifié le plan – une nef de trois travées avec bas-côtés, un transept, et un choeur formé d’une travée droite et d’une abside en hémicycle. Le croisillon et le bas-côté sud, ainsi que la façade du croisillon nord, résultent d’une reconstruction effectuée au 16ème siècle. Implanté à l’angle sud-ouest, le clocher remplace celui d’origine qui, assis sur la croisée du transept, s’est effondré en 1745 suite à un incendie.

Comme le montrent les relevés de Woillez, il est tentant de penser que la nef était autrefois couverte d’une voûte en berceau de pierre renforcée par des arcs-doubleaux et épaulée, dans les bas-côtés, par des arcs diaphragmes. S’il était avéré, ce parti serait alors tout à fait exceptionnel dans l’Oise où ce type de voûte était réservé pour couvrir de petits espaces, notamment les choeurs. Aucune fenêtre n’éclairait de fait latéralement la nef et c’est la raison pour laquelle la façade comporte, selon une disposition très originale, deux rangées superposées de fenêtres en plein cintre pour pallier à l’absence de celles-ci dans les murs gouttereaux.

Le choeur était couvert d’une voûte en berceau brisé sur la travée droite -elle a été refaite à l’identique au 19ème siècle – et d’un cul-de-four sur l’abside (il est aujourd’hui renforcé par des ogives). A l’extérieur, les cinq fenêtres du choeur – trois sont authentiques – sont pourvues de colonnettes et leur archivolte est richement moulurée.

L’église conserve un magnifique maître-autel en marbre, du 18ème siècle, ainsi qu’un ensemble mobilier – autels secondaires, chaire à prêcher, tribune – néo-gothique.
(D.Vermand, 2008 modifié 2020)

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L'extérieur de l'église

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L'intérieur de l'église

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