Fresneaux-Montchevreuil, église Saint-Germain

Fresneaux garde le souvenir de Françoise d’Aubigné, future Madame de Maintenon, dont la liaison avec le marquis Louis de Villarceaux avait pour cadre le magnifique château d’origine médiévale, presque totalement reconstruit aux 15ème et 17ème siècles. Il est complètement dénaturé aujourd’hui. En contrebas, longée par le ru du Mesnil, affluent de la Troësne, l’église Saint-Germain doit à la générosité des seigneurs de Montchevreuil son magnifique chœur du 16ème siècle, qui domine sans peine la petite nef romane – seule survivance de l’église précédente – et fait jeu égal avec l’original clocher en charpente recouvert d’ardoises qui en surmonte l’entrée.

Le plan de l’édifice comprend donc une nef unique, du 11ème siècle, et un vaste chœur de deux travées flanquées de bas-côtés et terminé par une abside pentagonale. Malgré sa modestie, la nef est fort intéressante. Construite en silex noyés dans un mortier, elle a conservé, ce qui est très rare, la totalité de sa corniche. Les modillons sont décorés d’une manière assez fruste de motifs géométriques et de têtes animales et humaines. Les contreforts plats qui épaulent la façade et une petite fenêtre à linteau échancré et claveaux simulés confirment sa datation du 11ème siècle. Le portail a été refait au siècle suivant et deux fenêtres plus grandes, à double ébrasement, ont été percées au sud. La moulure qui souligne leur archivolte se termine par de pittoresques petits masques humains.

Presque trois fois plus élevé à l’intérieur que la nef, le chœur est une superbe construction qui mélange les formes du gothique tardif et de la Renaissance. Les deux travées du vaisseau central son aveugles – ce qui est courant à l’époque – et communiquent avec les bas-côtés par des arcades brisées à profil prismatique qui viennent se fondre directement dans les piles. Les voûtes, dont une nervure porte la date de 1528, comportent des liernes et des tiercerons (nervures secondaires qui complètent la croisée d’ogives). Celle de l’abside montre des clefs pendantes sculptées de personnages. L’importante portion de mur nu qui surmonte les grandes arcades et la relative pénombre qui en résulte ont pour effet de mettre en valeur l’abside, véritable cage de verre. Les cinq lancettes qui l’ajourent montent d’un seul jet jusqu’aux lunettes de la voûte, également à liernes et tiercerons. Dans les bas-côtés, les fenêtres (en plein cintre) et les voûtes – tout particulièrement celle de la seconde travée du bas-côté sud avec ses liernes et tiercerons en forme de bandeaux peu saillants et ses voûtains décorés dans l’esprit des voûtes à caissons – portent la marque de la Renaissance.

C’est celle-ci que l’on retrouve aussi dans l’exceptionnel ensemble des vitraux de l’abside (scènes de la Vie de la Vierge et du Christ), restaurés par Lévêque en 1861. A l’extérieur, des pierres d’attente indiquent que la construction devait se poursuivre vers l’ouest. Le projet sera vite interrompu comme le montre le petit portail Renaissance daté 1538 et aménagé dans l’arcade ouest du bas-côté sud, devenue dès lors sans objet. La présence de ce portail et la décoration plus riche du bas-côté qui lui correspond permettent de penser que cette partie du chœur servait de chapelle seigneuriale (2004, modifié 2016).

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L'extérieur de l'église

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L'intérieur de l'église

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Les vitraux

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Bibliographie :

Sites internet :

Notes :