L’église Notre-Dame assoit ses volumes bien distribués autour d’un élégant clocher sur un aplat du rude versant occidental de la vallée Sainte-Marie, affluente de l’Automne. Malgré une silhouette encore toute romane et l’usage systématique de baies en plein cintre, elle a été bâtie en plusieurs campagnes rapprochées à la charnière des 12ème et 13ème siècles.
La travée du clocher et l’abside pentagonale ont été construites les premières. Elles étaient alors associées à une nef plus ancienne – l’origine de Notre-Dame de Glaignes remonte en effet à fort loin – appelée à disparaître, à son tour, peu après. La travée sous clocher est voûtée d’ogives, tout comme l’abside, couverte d’une unique voûte à six branches.
Construite peu après, la nef atteint à un effet monumental remarquable malgré une grande économie de moyens. Ses quatre travées ne sont, en effet, pas voûtées et les grandes arcades occupent plus des deux tiers de l’élévation totale. Elles sont à double ressauts adoucis par un tore et retombent sur des piles circulaires par l’intermédiaire de chapiteaux à la corbeille octogonale. De simples mais belles feuilles découpées tapissent les angles. Les petites fenêtres en plein cintre, fortement ébrasées vers le bas, s’ouvrent dans l’axe des piles afin de ne pas augmenter la hauteur des murs gouttereaux.
La façade est particulièrement bien composée. Elle superpose un élégant portail à gâble dont les piédroits sont garnis de colonnettes et une grande rose qui occupe presque toute la largeur disponible. Le tympan du portail et l’intérieur de la rose ont malheureusement été refaits. Par son élévation intérieure et les dispositions de sa façade, cette nef traduit d’une manière particulièrement heureuse l’influence que peuvent avoir, sur un édifice secondaire, les grandes réalisations de l’architecture gothique contemporaine.
Dans un troisième temps très rapproché, la travée droite du choeur est flanquée de deux chapelles qui créent l’illusion d’un transept et confortent la base du clocher. Ce dernier comprend un premier étage très court, percé au nord et au sud de deux petites fenêtres vitrées qui pourraient faire songer à une tour lanterne mais correspondent, en réalité, à une salle haute. Au-dessus, l’étage du beffroi est ajouré sur chaque face de deux baies géminées en plein cintre, recoupées par une colonnette. Un toit en bâtière dont les deux pignons sont percés d’une longue et étroite baie le termine. Bien que construit au début du 13ème siècle, ce clocher reste encore, dans sa silhouette générale comme dans ses détails – si l’on excepte les chapiteaux – pleinement roman.
L’église possède une belle cuve baptismale de la fin du 13ème ou du début du 14ème siècle dont la vasque hexagonale est supportée par un fût circulaire central et trois colonnettes, malheureusement disparues (1996).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Crépy-en-Valois, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1843.
- Chanoine Eugène MÜLLER, "Courses archéologiques autour de Compiègne", Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 11, 1904, p. 251-253.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Crépy-en-Valois. Les 35 Clochers de la Vallée de l’Automne, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et S.E.P. Valois-Développement, 1996, in-8° de 56 p., p. 29 (voir texte ci-dessus).
- Erika RINK et Nikolaus BRADE, Kirchenschicksale in Nordfrankreich/Destins d'églises en Picardie, Ernst A. Chemnitz/Mitteldeutscher Verlag, 2006, p. 62-63.