Dénommé autrefois Monchy-le-Perreux, Monchy entra dans la maison d’Humières à la fin du 15ème siècle. C’est à Jean III, personnage important de l’entourage d’Henri II, que l’on doit la reconstruction du château, profondément modifié par Louis IV de Crevant dont la terre de Monchy fut érigée en duché en 1690 sous le nom de Monchy-Humières. Louis XIV y vint à de nombreuses reprises, à l’invitation de celui qui cumula de nombreuses charges prestigieuses sous son règne.
Implanté en bordure du parc du château, Saint-Martin est un vaste édifice à l’histoire monumentale particulièrement tourmentée. La chronologie appelle d’abord le choeur, composé d’une travée droite et d’une abside à cinq pans, datable vers 1200 d’après les quelques chapiteaux authentiques conservés, notamment ceux associés à l’arc triomphal. Les voûtes, comme les fenêtres, ont été refaites au 16ème siècle, puis restaurées au 19ème.
C’est tout ce qui reste de l’église médiévale (une interrogation subsiste pour le mur oriental du transept sud), largement reconstruite au 15ème siècle si l’on en croit Graves, qui date la belle porte latérale ouverte au sud de la nef de 1460 et évoque une dédicace en 1487. La nef et le transept appartiennent effectivement, par leur style, à la dernière période du gothique, dit flamboyant. Les quatre travées du vaisseau central – qui est aveugle et couvert d’un lambris – communiquent avec les bas-côtés par de grandes arcades retombant par pénétration dans des piles circulaires. Les bas-côtés comportent des voûtes d’ogives reçues sur des culs-de-lampe sculptés. Toutes les fenêtres ont un réseau flamboyant.
La partie la plus remarquable de l’église est sans conteste la chapelle bâtie à l’angle du croisillon nord et du choeur, magnifique illustration du style renaissance. Il est tentant de l’attribuer à Jean III d’Humières, qui fit également rebâtir le château. Parfait exemple de chapelle seigneuriale, elle comporte également un enfeu ménagé dans le mur nord, à cheval sur les deux travées. Les deux voûtes d’ogives – dotées d’une lierne (nervure supplémentaire) – possèdent trois clefs délicatement ouvragées. La pile recevant la double arcade qui met la chapelle en communication avec le choeur comporte trois chapiteaux sculptés avec virtuosité de têtes d’anges et de griffons. Cette exceptionnelle qualité se retrouve aux deux dais qui encadrent la fenêtre du chevet et à l’enfeu, traité comme une architecture en miniature et dont le tympan, couronné par une grande coquille Saint-Jacques, conserve les traces d’un blason peint.
Le riche mobilier de l’église se signale avant tout par une exceptionnelle clôture de choeur en chêne de la fin du 15ème siècle, à la sculpture raffinée de style gothique flamboyant. Il est complété par une Vierge à l’Enfant du 14ème siècle, un Christ aux Liens du 16ème siècle et une cuve baptismale de la Renaissance (2008).
Chronologie :
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Bibliographie :
- Emile COËT, Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, Compiègne, 1883.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Pays de Sources et Vallées. Cantons de Guiscard, Lassigny, Noyon, Ressons-sur-Matz et Ribécourt, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise, Sources et Vallées et Europe, 2008, in-8° de 110 p., p. 61-62 (voir texte ci-dessus).