Bien que modifiée au 16ème siècle, Notre-Dame appartient pour l’essentiel au troisième quart du 12ème siècle et peut être facilement restituée dans ses dispositions d’origine. Son plan comprenait alors une nef unique non voûtée, prolongée par un choeur plus étroit composé d’une travée droite et d’une abside en hémicycle. Il est possible qu’un clocher s’éleva initialement sur la travée droite. Très simple et fonctionnel, ce plan était très répandu à l’époque dans de nombreuses régions.
L’abside en hémicycle éclairée par des fenêtres en plein cintre et la nef non voûtée (à l’origine) inscrivent cette église dans la tradition romane malgré la date tardive de sa construction (vers 1160/70). A l’intérieur cependant, la présence de voûtes d’ogives sur le choeur en fait un édifice bien représentatif du style appelé, faute de mieux, de transition.
Le décor des chapiteaux, composé principalement de feuilles plates ou de feuilles d’acanthe, le profil des bases, celui des doubleaux et des ogives renvoient directement à la cathédrale de Senlis. Comme pour d’autres édifices construits à cette époque dans la région (Fosses, Saint-Vaast-de-Longmont, Villeneuve-sur-Verberie, Ermenonville…), il faut y voir l’influence prépondérante de la cathédrale diocésaine, une des premières où s’affirme le style gothique naissant.
Bien conservée sur sa face nord, la nef a gardé ses deux fenêtres d’origine dont le tracé en arc brisé peut indiquer une date de construction légèrement plus tardive. En effet, l’introduction de ce tracé dans nos régions, commencé dès les années 1120 pour les arcades, a gagné progressivement d’autres éléments d’architecture (portails, baies de clocher…) pour se terminer en général par les fenêtres à la fin du siècle. Deux fenêtres identiques sont visibles au sud, dans les combles.
La construction du bas-côté sud est difficile à dater avec certitude faute d’éléments significatifs. Elle est, au plus tard, contemporaine de la voûte de le nef, dont les retombées sont en parfaite correspondance avec les piles du bas-côté, et de la chapelle nord, dont le réseau des fenêtres, déjà renaissant, permet de la dater du milieu du 16ème siècle. L’église possède une Vierge à l’Enfant du 14ème siècle (2002).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Senlis, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1841.
- Abbé Eugène MÜLLER, Senlis et ses environs, Senlis, 1894, p. 312-313.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Cantons de Senlis et de Chantilly. Vallées de la Nonette et de la Thève, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et communes des cantons de Senlis et Chantilly, 2002, in-8° de 56 p., p. 27 (voir texte ci-dessus).