Ancienne Litanobriga située sur la voie antique conduisant de Senlis à Beauvais, Pont-Sainte-Maxence tire son nom d’un important passage de l’Oise, attesté dès le 9ème siècle, et d’une jeune princesse d’origine scote dont la légende attribue le martyr en ce lieu au 5ème siècle. Ce centre commerçant, déjà important à l’époque carolingienne, fut associé à plusieurs épisodes des conflits qui ensanglantèrent les 14ème et 15ème siècles et en eu beaucoup à souffrir. On ne s’étonnera donc pas que l’église leur soit postérieure.
C’est un vaste édifice de la dernière période du gothique, dite flamboyante. Il se compose d’une nef de cinq travées, avec bas-côtés, et d’un chœur de quatre travées avec déambulatoire et chapelles rayonnantes. Sa construction a été réalisée en trois campagnes.
La première concerne la nef (fin 15ème ou début 16ème siècle, sauf la voûte de la première travée, datée 1680), très élégante avec ses bas-côtés portés à une hauteur voisine de celle du vaisseau principal. L’éclairage est donc obtenu par les seules grandes fenêtres des bas-côtés, au riche réseau flamboyant. Les voûtes – à liernes et tiercerons pour la nef centrale, aux dessins plus variés et tous différents pour les nefs latérales – viennent se fondre directement dans les piles de plan ondulé. On pourra lui comparer la nef contemporaine de Verneuil-en-Halatte, où les bas-côtés sont cependant moins hauts.
Le chœur a été bâti peu après en intégrant – timidement – quelques éléments renaissants : réseau secondaire en plein cintre des fenêtres et décor de coquilles Saint-Jacques dans les discrètes piscines des chapelles du déambulatoire. L’élévation est ici à deux niveaux : grandes arcades et fenêtres hautes de petites dimensions. L’ensemble est d’une grande austérité, particulièrement frappante dans le déambulatoire avec ses chapelles aux murs lisses et vierges de tout décor.
Quelque peu postérieure, la tour de façade revendique pleinement le style de la Renaissance, exprimé avec raffinement à la partie inférieure. Se substituant à la première travée du bas-côté sud, c’est une construction massive qui s’apparente autant à un beffroi qu’à un clocher. Sa partie supérieure, coiffée d’un dôme avec lanternon, est d’ailleurs flanquée aux quatre angles de petites tourelles de guet (1994).
Chronologie :
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Pont-Sainte-Maxence, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1834.
- Abbé L. PIHAN, "Gilles Mallet, bibliothécaire de Charles V, châtelain de Pont-Sainte-Maxence", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 13, 1886-1888, p. 744-756.
- Abbé Eugène MÜLLER, Senlis et ses environs, Senlis, 1894, p. 237-239.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Pont-Sainte-Maxence. Valois et Vallée de l’Oise, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et O.T.S.I. de Verneuil-en-Halatte, 1994, in-8° de 32 p., p. 13-14 (voir texte ci-dessus).
- Raymond POUSSARD, Autour d'une forêt royale : Halatte, Groupe d’Etude des Monuments et Oeuvres d’art de l’Oise et du Beauvaisis (GEMOB), Bulletin n° 92-94, La forêt d'Halatte (T.II), Autour de la forêt, 1999, p. 8-23.