Pontpoint, église Saint-Gervais

Dès la fin du 11ème siècle, Pontpoint avait déjà acquis une réelle importance car trois édifices religieux – les deux églises paroissiales Saint-Gervais et Saint-Pierre, ainsi que la chapelle de Rouffiac – y furent construits ou reconstruits sur une période d’une trentaine d’années seulement. Un essor qui devait se poursuivre jusqu’au milieu du 14ème siècle surtout grâce à la présence du château royal de Fécamp et à la fondation tout à côté, par Philippe IV le Bel, en 1309, de l’abbaye royale du Moncel. Riche encore de la plupart de ses bâtiments médiévaux, son église a totalement disparu à la suite de la Révolution.

C’est en arrivant par la route de la forêt d’Halatte qu’il faut découvrir l’église Saint-Gervais, dont la silhouette est en totale harmonie avec un paysage typique de l’Ile-de-France. Le plan, complexe, traduit les remaniements incessants dont l’édifice fut l’objet pour répondre à l’accroissement de la population durant tout le Moyen Age.

De l’église construite au 11ème siècle il ne reste que le superbe clocher, frère de ceux de Rhuis, Noël-Saint-Martin et Morienval. Bâti contre le flanc sud du chœur, il se compose de deux étages de baies géminées que surmonte un troisième étage ajouré de triples baies. Une petite pyramide en pierre le coiffe.

Partiellement reconstruite dans le second quart du 12ème siècle, l’église a conservé de cette époque la nef et ses bas-côtés, repris en sous-œuvre un demi-siècle plus tard. C’est en effet aux années 1180 qu’il faut attribuer les arcades brisées reçues sur des piles circulaires par l’intermédiaire de chapiteaux décorés de crochets ou de longues feuilles dentelées. La construction des piles dans l’axe des anciennes fenêtres a permis de donner plus d’ampleur aux arcades, assurant ainsi une meilleure intégration des bas-côtés au vaisseau central.

Fréquente au Moyen Age, une telle reprise en sous-œuvre permettait de conserver la coûteuse charpente tout en mettant la nef au goût du jour. C’est de cette campagne que date le portail occidental, simple mais élégant, que l’on rapprochera de celui de l’ancien Hôtel-Dieu de Senlis. Un porche contemporain le précède.

Ces transformations de la nef faisaient suite à la reconstruction du chœur, intervenue dans les années 1160-70. Composé d’une travée droite et d’une abside en hémicycle ajourée de cinq fenêtres en plein cintre, il est entièrement voûté d’ogives. Si l’extérieur, très simple, est d’une esthétique encore toute romane, l’intérieur est de belle venue et se signale par la qualité des chapiteaux ornés de feuilles d’acanthe à la sculpture très élaborée.

Après plus d’un siècle de répit, les travaux reprirent au sud avec la construction d’une élégante chapelle de plan rectangulaire couverte de quatre voûtes d’ogives retombant vers le centre sur deux colonnes, suivant une disposition fréquente à partir du milieu du 13ème siècle. Les chapiteaux à double rangs de feuillage, les bases et les tailloirs de plan octogonal, le profil en amande des ogives accentué par la présence d’un filet, la mouluration prismatique du réseau des fenêtres à deux ou trois lancettes, leur dimensions relativement restreinte enfin, tout ceci plaide pour une date de construction au début du 14ème siècle.

C’est au 16ème siècle qu’il appartiendra de donner la dernière touche notable à l’église avec l’élévation d’une chapelle de deux travées au nord du chœur.

On remarquera enfin les frustes fonts baptismaux du 12ème siècle et plusieurs rares pierres tombales du 14ème siècle, dont celles de plusieurs abbesses de l’ancienne abbaye du Moncel (1994).

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Galerie :

L'extérieur de l'église

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Le clocher

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L'intérieur de l'église

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Bibliographie :

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