Précédée d’un clocher porche que Graves dit avoir été rebâti en 1648, l’église Saint-Brice est un édifice de plan très allongé résultant, pour l’essentiel, d’une reconstruction effectuée au 16ème siècle. Lors de la restauration effectuée après 1918, les parties hautes du mur gouttereau sud de la nef, cachées par les combles des bas-côtés comme aujourd’hui, avaient pu être observées et gardaient, comme à Attichy, les restes d’une nef romane avec petites fenêtres en plein cintre et corniche. La cinquième travée montre, du reste, des piles et arcades différentes de celles des travées précédentes ainsi que quelques chapiteaux et bases qui, bien que très remaniés, sont des vestiges de cette église précédente.
Le plan actuel comporte une longue nef de six travées flanquée de bas-côtés de même hauteur qu’elle et un chœur formé d’une travée droite et d’une abside pentagonale. Les deux dernières travées de la nef sont légèrement plus hautes et plus larges, comme cela apparaît particulièrement bien à l’extérieur. Le vaisseau central est aveugle et la lumière pénètre par les fenêtres des bas-côtés. Dans les quatre premières travées, les ogives des voûtes retombent directement dans les piles circulaires et l’ensemble forme un volume très ouvert.
Si le style gothique flamboyant règne sans partage dans les parties orientales de l’édifice et le bas-côté sud, c’est celui de la Renaissance tardive qui s’impose dans les quatre premières travées du bas-côté nord et au clocher, permettant de penser que ceux-ci ont fait l’objet d’une seconde campagne de construction. Sur les murs périphériques de la nef, les retombées des voûtes se font, soit sur des culs-de-lampe sculptés de têtes grimaçantes ou de grotesques (deux dernières travées), soit sur des demi-colonnes avec chapiteaux décorés de frises sculptées de feuillages et de tiges (quatre premières travées du bas-côté sud), soit par pénétration dans le mur (quatre premières travées du bas-côté nord).
A l’extérieur, on notera que les travées des bas-côtés sont couvertes de toitures indépendantes avec mur pignon séparés par des contreforts surmontés de gargouilles, dont la succession donne un aspect de « dents de scie » à l’élévation latérale. Bien restauré, le clocher est une tour assez massive mais d’exécution soignée dont l’intérêt réside dans le couronnement, qui associe une balustrade avec pots à feu aux angles à un petit dôme en pierre couronné d’un lanternon ajouré de petites baies en plein cintre.
Parmi le mobilier, on notera un bénitier du 16ème siècle, des panneaux sculptés du 17ème siècle représentant des évêques et, surtout, une cuve baptismale de la fin du 12ème siècle en excellent état de conservation. La cuve proprement dite repose sur un fût central et, correspondant aux angles, quatre colonnettes avec chapiteaux à feuilles plates. Toutes comportent une petite bague sculptée (2009).
Chronologie :
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Bibliographie :
- Emile COËT, Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, Compiègne, 1883.
- Z. RENDU, « Extrait d’un inventaire des titres et pièces du trésor de l’église de Tracy-le-Mont », Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 2, 1875, p. 126-136.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton d’Attichy. Vallée de l’Aisne, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes du Canton d’Attichy, 2009, in 8° de 36 p., p. 33-34 (voir texte ci-dessus).