L'église vue du sud-ouest (1997)

Ully-Saint-Georges

Saint-Georges * * * Afficher la carte

Paroissiale

Diocèse : Beauvais

Classé monument historique en 1951

Coordonnées GPS :
49°16' 48" N 2°16' 51" E
Fermer la carte

Ully-Saint-Georges, église Saint-Georges

Sans doute moins attachante que l’église voisine, il est vrai exceptionnelle, de Foulangues, Saint-Georges est cependant, tant pour les problèmes archéologiques qu’il pose que par l’élan surprenant de son abside gothique, un édifice d’un immense intérêt, que renforce son voisinage avec les bâtiments de l’ancien manoir seigneurial.

Pas moins de sept ou huit campagnes de construction ou de travaux peuvent y être décelées. Un appareillage en arêtes de poisson et deux fenêtres bouchées, en façade, attestent l’existence, dès le 11ème siècle, d’une église à vaste nef unique.

A partir des années 1130 commence la reconstruction, en plusieurs campagnes rapprochées, des parties orientales, couvertes de voûtes d’ogives de la première génération. La première campagne se discerne dans l’arcade orientale de la base du clocher et concernait la travée, aujourd’hui privée de sa voûte d’origine, située à l’est. Ce modeste choeur rectangulaire sera très vite abandonné au profit d’un projet plus ambitieux.

Une seconde campagne peut, en effet, être identifiée dans la seconde travée du bas-côté nord dont le profil des ogives de la voûte – une arête entre deux tores – et le type des chapiteaux renvoient aux parties contemporaines d’édifices comme Bury, Cambronne-les-Clermont ou Mogneville. La première travée du même côté, correspondant à la base du clocher et pouvant être considérée comme un faux croisillon, adopte toutefois des ogives au profil torique que l’on retrouvera dans la campagne suivante.

La troisième campagne, enfin, concerne la travée du clocher et les deux premières travées du bas-côté sud – la première, correspondant à la travée du clocher, pouvant être considérée là encore comme un faux croisillon -, avec des ogives à profil torique et des chapiteaux principalement à feuilles lisses. Il n’est pas possible de savoir aujourd’hui comment se terminait vers l’est cet ensemble qui comportait donc, au moins, trois vaisseaux de deux travées, tous voûtés à la même hauteur comme dans l’église proche de Puiseux-le-Hauberger.

C’est à la fin du 12ème siècle qu’est construit le clocher, haute tour carrée couverte d’une bâtière et ajourée sur chaque face de deux baies géminées encadrées de fines colonnettes. Elle peut être attribuée, malgré son plan différent, à l’architecte de la tour octogonale de Foulangues. Peu après, la façade est partiellement reconstruite et dotée d’un petit porche carré, ouvert sur trois faces et voûté d’ogives.

C’est vers 1260 qu’interviennent les importants travaux qui vont doter l’église du superbe chevet actuel. Utilisant, avec une grande habileté, le choeur précédent, l’architecte va porter les voûtes du vaisseau central de ce dernier à près de treize mètres de hauteur et bâtir une abside à cinq pans, précédée de deux travées droites, d’un effet surprenant dû à la fois à l’étroitesse de celle-ci (commandée par la largeur du choeur du 12ème siècle) et à la hauteur des cinq baies qui l’ajourent.

La manière dont sont traitées les retombées des voûtes, les encadrements des fenêtres et le réseau de celles-ci renvoient au choeur de Chambly, qui a servi à l’évidence de source d’inspiration. Deux chapelles, également à cinq pans, prolongent de même les vaisseaux latéraux du 12ème siècle et reprennent leur hauteur. Deux arcades très étroites assurant la communication entre ces chapelles et l’abside principale renvoient, là encore, à Chambly.

Au 16ème siècle, c’est au tour de la nef de faire l’objet d’importants travaux. Si le mur nord est simplement réparé, le côté sud est doté d’un bas-côté de cinq travées voûtées d’ogives à clefs pendantes décorées de têtes d’anges ou de feuillages. Les retombées des voûtes s’effectuent par pénétration dans les piles de plan ondulées. La nef est couverte d’une belle charpente en carène renversée et les entraits se terminent par des engoulants sculptés. Une dernière modification interviendra au 17ème siècle avec la réfection de deux piles du choeur et l’installation des belles boiseries incluant un retable représentant le martyre de saint Georges (2002, modifié 2017).

Chronologie :

Points d'intérêt :

Galerie :

L'extérieur de l'église

L'intérieur de l'église : les parties du 12ème siècle

Les chapiteaux du 12ème siècle

L'intérieur de l'église : le choeur du 13ème siècle

L'intérieur de l'église : la nef et la charpente du 16ème siècle

Bibliographie :

  • Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Neuilly-en-Thelle, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins,‎ 1842.
  • Antoine-Joseph WARME, Mouy et ses environs, Beauvais, 1873, p. 451-491.
  • Abbé Eugène MÜLLER, "Quelques notes encore sur les cantons de Creil et de Chambly", Comité Archéologique de Senlis, Comptes-rendus et Mémoires, 1897-1898, p. 220-221.
  • Philippe et Pierrette BONNET-LABORDERIE, Jean PERROT, Ully-Saint-Georges et ses hameaux. Cinq siècles de la vie quotidienne d'un village du Beauvaisis, Groupe d’Etude des Monuments et Oeuvres d’art du Beauvaisis (GEMOB), Bulletin n° 22-23, 1985.
  • Philippe et Pierrette BONNET-LABORDERIE, "L'église d'Ully-Saint-Georges", Groupe d’Etude des Monuments et Oeuvres d’art du Beauvaisis (GEMOB), Bulletin n° 22-23, 1985, p. 55-65.
  • Claudine LAUTIER et Maryse BIDEAULT, Ile-de-France gothique, Paris, 1987, p. 389-394.
  • Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Neuilly-en-Thelle. Pays de Thelle et Clermontois, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Office de Tourisme de Pôle Vexin-Sablons-Thelle, 2002, in 8° de 28 p., p. 26-27 (voir texte ci-dessus).

Sites internet :

  • Gotik Romanik
  • Wikipédia (Pierre Poschadel)

Notes :

  • Ully-Saint-Georges : notes de visite du 10/8/1997