Construite principalement en silex – un matériau que l’on trouve en abondance sur le plateau crayeux du Pays de Thelle – et fortement réparée de toutes parts, l’église Notre-Dame vaut beaucoup mieux que la première impression ressentie depuis l’extérieur. Son plan, très simple, juxtapose une nef unique et un chœur de deux travées terminé carrément et légèrement plus étroites que la nef. La tour du clocher est greffée sur l’extrémité sud-est de la nef.
L’ensemble, abstraction faite des nombreuses réparations et de la partie supérieure du clocher, est relativement homogène et doit remonter aux années 1150. S’il n’y a guère à dire de la nef, simple salle rectangulaire couverte d’une charpente et sans caractère particulier si l’on excepte la fenêtre en plein cintre de la façade, qui revendique bien le 12ème siècle, il convient en revanche de s’attarder sur le chœur.
Composé de deux travées carrées, il est couvert de voûtes d’ogives dont l’authenticité, qui peut paraître suspecte de prime abord, ne semble pas toutefois devoir être mise en doute. Elles sont en effet parfaitement cohérentes avec les supports qui les reçoivent et dont les chapiteaux à décor de feuilles plates appartiennent incontestablement au milieu du 12ème siècle. Peut-être faut-il simplement voir dans l’aspect par trop « sec » de leurs maçonneries la conséquence d’une restauration peu discrète, voir d’une reconstruction à l’identique.
Leur forme très bombée résulte de l’utilisation d’arcs en plein cintre pour les doubleaux comme pour les retombées latérales où, s’il n’y a pas d’arcs formerets, les tracés des voûtains dans leur contact avec les murs restent cependant très proches du plein cintre. Cela a pour effet de porter la clef de voûte à une hauteur bien supérieure à celle de la clef des arcs encadrant et donc d’incliner fortement les voûtains. De ce point de vue, ces voûtes font preuve d’un certain archaïsme car les premières voûtes d’ogives adopteront très vite des arcs d’encadrement (doubleaux et formerets) brisés afin de porter toutes les clefs à la même hauteur et d’avoir des voûtains horizontaux à leur partie supérieure.
Comme il n’y a pas d’arcs formerets, les supports se réduisent à une demi-colonne pour la retombée de l’arc-doubleau qui sépare les deux travées et deux colonnettes pour celle des ogives, qui adoptent ici un profil torique, comme à Puiseux-le-Hauberger où l’on retrouve, en outre, des chapiteaux très semblables. L’arcade qui assure la communication entre la nef et le chœur (arc triomphal) comporte en revanche deux ressauts qui multiplient d’autant le nombre de chapiteaux qui la reçoivent. Plus simple mais avec le même profil adouci par une moulure torique, l’arcade qui introduit à la base du clocher montre bien que celle-ci faisait partie du plan primitif.
L’extérieur du chœur est très dénaturé mais les deux fenêtres en plein cintre au nord sont bonnes comme le montrent les vestiges de la moulure biseautée qui en souligne l’archivolte. Les murs gouttereaux ont été surélevés à une date indéterminée et leur hauteur primitive pourrait être indiquée par le petit vestige de corniche (un arc en plein cintre) qui subsiste à l’angle nord-est.
La chaire à prêcher du 18ème siècle reste le seul élément notable du mobilier de l’église (D. Vermand, 2017).