Située dans la vallée de l’Ourcq, Notre-Dame est un bel édifice composite dont l’analyse archéologique s’avère particulièrement ardue. Les parties les plus anciennes remontent au début du 13ème siècle et il semblerait que l’église était alors constituée d’une nef unique et d’un chœur avec clocher sur la travée droite. Seuls la façade, avec son petit portail en cintre brisé, et le clocher, dont la base a été totalement reprise par la suite, appartiennent à ce premier édifice. Le clocher est une tour très élégante, de plan rectangulaire. Ses longues baies – deux sur les grands côtés, une seule sur les petits – sont recoupées par une colonnette et ajourent presque totalement l’étage du beffroi. Une bâtière, dont une petite baie ajoure les murs pignons, le couronne.
C’est durant la seconde moitié du 13ème siècle qu’une chapelle de deux travées est construite au sud du chœur. Un bas-côté est adjoint à la nef peu après. La chapelle, parfait exemple du style rayonnant, est d’un très grand raffinement. Formerets, ogives et doubleau sont reçus au sud sur des faisceaux de colonnettes par l’intermédiaire de chapiteaux malheureusement dégradés. Au nord, contre les maçonneries plus anciennes du chœur, ce rôle est dévolu à des culs-de-lampe dont l’un est sculpté d’une cariatide tenant deux lézards. Le remplage des fenêtres est remarquable par la multiplication des fines colonnettes en relation avec un réseau traité sur différents plans. Bien que partiellement restauré, le tracé du réseau de la fenêtre qui s’ouvre à l’est se retrouve, presque identique, au choeur de la cathédrale de Meaux et pourrait inciter à attribuer cette élégante réalisation à Gauthier de Varinfroy, auteur de ce chef d’oeuvre de l’architecture rayonnante durant le troisième quart du 13ème siècle.
C’est au 15ème siècle qu’il reviendra de donner à l’église son visage définitif : chœur avec belle abside pentagonale ajourée de fenêtres flamboyantes, chapelle de trois travées au nord, réfection de la nef, dotée d’une élégante suite de quatre arcades à piles octogonales.
La magnifique cuve baptismale à gros fût circulaire flanqué de quatre colonnettes, du 14ème siècle, est malheureusement rongée par l’humidité et mériterait un meilleur sort (1996, modifié 2016).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Betz, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1851.
- Abbé Eugène MÜLLER, "Quelques notes de voyage...", Comité Archéologique de Senlis. Comptes-Rendus et Mémoires, 1884, p. 38.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Betz. Valois, Multien et Vallée de l’Ourcq, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes du Pays de Valois, 1997, in-8° de 36 p., p. 32-33 (voir texte ci-dessus).