A l’époque carolingienne, Ver était le siège d’un palais royal plusieurs fois cité dans les actes de ce temps et depuis longtemps disparu. L’église remonte, quant à elle, aux 12ème, 13ème et 16ème siècles et illustre les principales étapes du gothique.
La travée sous clocher et celle qui lui fait suite à l’est sont des années 1160/70 et, par le style des chapiteaux et les profils utilisés, s’inscrivent dans le contexte de la construction de la cathédrale de Senlis. Elles sont donc, à ce titre, représentatives de la première architecture gothique. Il n’est pas impossible qu’elles aient constitué, à l’origine, le chœur de l’église du 12ème siècle.
C’est dans le dernier quart du 12ème siècle que l’édifice subit une reconstruction presque totale en se dotant d’une nef de trois travées avec bas-côtés et d’un chœur à chevet plat de deux travées. Un bas-côté le flanque au nord, celui du sud étant constitué par les précédentes parties du troisième quart du 12ème siècle conservées.
Aujourd’hui aveugle, la nef était éclairée par de petites fenêtres de forme brisée. Les grandes arcades retombent sur des piles circulaires couronnées de très beaux chapiteaux à feuilles découpées ou à crochets dont le tailloir reçoit trois colonnettes en délit en relation avec les éléments de la voûte. A la première pile du sud, les bases des colonnettes sont remplacées par des têtes sculptées.
Construite avec un grand souci de raffinement, cette nef appartient à une famille architecturale bien représentée en Ile-de-France et dont la cathédrale Notre-Dame de Paris constitue la tête de file. Le chœur, ajouré d’un triplet, est contemporain de ceux de Borest et d’Ermenonville. En façade, deux contreforts encadrent, en une composition harmonieuse, un profond portail à colonnettes surmonté de trois petites roses polylobées.
On doit au début du 16ème siècle la réfection du bas-côté nord et l’enrobage des maçonneries du 12ème siècle dans le dessein de constituer une assise solide pour le clocher, élancé mais dénué de caractère architectural marqué (1996, modifié 2017).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Nanteuil-le-Haudouin, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, s.d. (1829).
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Nanteuil-le-Haudouin. Valois et Multien, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et S.E.P. Valois-Développement, 1996, in-8° de 32 p., p. 29 (voir texte ci-dessus).