Dénommé autrefois Villeneuve-le-Roy, le village n’a été fondé que tardivement (fin du 12ème siècle), d’où son appellation de Villeneuve. De telles créations ne sont pas rares à cette époque et traduisent une volonté politique de peuplement de secteurs jusque là vierges. La construction de l’église a suivi de peu la fondation du village et son architecture adopte tout naturellement le style gothique, alors en plein épanouissement. Bien que simple, c’est un édifice soigneusement construit et homogène dans sa structure générale si l’on excepte le voûtement de la nef, intervenu seulement au 19ème siècle, et la façade, assez lourdement restaurée sans toutefois trahir l’esprit de la construction d’origine.
Très simple, le plan affecte la forme d’une croix latine. Il se compose d’un chœur à chevet plat de deux travées, d’un transept débordant formé d’une croisée et de deux bras de plan carré, et d’une nef unique. Un bandeau saillant court tout autour de l’intérieur de l’église, à hauteur de l’appui des fenêtres. Les voûtes d’ogives des deux travées du chœur retombent, au milieu, sur deux consoles décorées, d’un côté d’une tête d’homme et, de l’autre, de feuillages se terminant en boules. Dans les angles, c’est un dispositif classique de chapiteaux à crochets et de colonnettes qui a été utilisé. La clef de la première travée est flanquée de deux têtes représentant un roi et une reine dans lesquelles il faut voir, compte tenu de la date de l’église, une évocation symbolique du roi Philippe Auguste et de son épouse. La seconde travée comporte deux piscines disposées symétriquement et s’ouvrant par une arcade moulurée retombant sur deux colonnettes. Les fenêtres sont de simples lancettes, regroupées en triplet au chevet comme dans plusieurs églises de la région (Saint-Crépin-Ibouvillers, Méru, Amblainville…). A l’extérieur, un tore souligne l’archivolte et des colonnettes encadrent les piédroits. Un seul arc réunit les trois fenêtres du chevet.
Si la croisée et le croisillon nord utilisent exactement le même vocabulaire architectural que le chœur, il n’en est pas de même du croisillon sud. Celui-ci est légèrement plus tardif (les collages de maçonneries sont bien visibles) et les fenêtres, plus larges, comportent un remplage formé de deux lancettes surmontées d’un oculus. La corbeille des chapiteaux, décorée de petites feuilles, est ici plus courte et les tailloirs affectent une forme polygonale. Tout ceci porte la marque du gothique rayonnant et doit dater des années 1240. La tourelle d’escalier hexagonale construite à l’angle de la nef et de ce croisillon est contemporaine de celui-ci car l’on a dû se contenter de percer, sur sa face ouest, une petite fenêtre faute de place. La façade, très restaurée, comporte deux arcatures aveugles encadrant le portail, surmonté par une rose polylobée.
Le mobilier est riche d’une remarquable Vierge à l’Enfant, en pierre, du 14ème siècle et d’un bas-relief de la même époque, malheureusement en partie bûché, représentant la Mort et l’Assomption de la Vierge. Il devait certainement s’agir du retable de l’autel (2004).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Méru, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1837.
- Bernard DUHAMEL, Guide des églises du Vexin français, Paris, 1988, p. 330-332.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Territoire des Sablons (Méru). Vexin et Pays de Thelle, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes des Sablons, 2004, in-8° de 32 p., p. 29-30 (voir texte ci-dessus).