En bordure sud de la forêt d’Halatte, Villers dépendait autrefois du chapitre de la chapelle royale Saint-Frambourg de Senlis, d’où son nom. Son église est un édifice complexe et de grande qualité, bien mis en valeur par une restauration et un entretien soignés.
Partie la plus ancienne, la base du clocher est couverte d’une voûte en berceau plein cintre et remonte au début du 12ème siècle. Pour sa part, le clocher, avec ses longues baies en plein cintre soulignées de colonnettes, est clairement des années 1150/60, comme la flèche octogonale en pierre garnie de pyramides d’angle qui le coiffe. Elle appartient à la riche famille des flèches en pierre du Valois dont celle de Saint-Vaast-de-Longmont est l’exemple le plus ancien (vers 1120).
Le choeur est la partie la plus complexe de l’église. Trois campagne très rapprochées, réalisées durant la seconde moitié du 13ème siècle, peuvent y être décelées comme le prouvent les collages parfaitement visibles au chevet. La première comprend la travée centrale et l’abside pentagonale qui la prolonge. La seconde concerne le bas-côté nord et la chapelle adjacente. La dernière, enfin, est représentée par la très élégante chapelle de deux travées qui prolonge la base du clocher vers l’est.
Les fenêtres sont, soit de simples lancettes, soit composées de deux lancettes surmontées d’un oculus, quadrilobé ou non. Leur réseau est souligné par de fines colonnettes avec chapiteaux ou bien prismatique, sans chapiteaux, comme on le voit apparaître à partir de la seconde moitié du 13ème siècle. Plusieurs voûtes ont été refaites au 16ème siècle.
Reconstruite en dernier, la nef aveugle de trois travées avec bas-côtés appartient au 16ème siècle. Homogène en ce qui concerne les voûtes et les fenêtres en plein cintre, elle oppose curieusement le style gothique à celui de la Renaissance au niveau des supports. Au sud, les arcades brisées retombant par pénétration directe dans les piles circulaires appartiennent au gothique tardif. Au nord, les arcades en plein cintre et les piles octogonales avec tailloir et plate-bande décorée se réclament pleinement de la Renaissance tandis que le charmant petit portail qui s’ouvre dans la seconde travée du bas-côté sud amorce déjà le style classique.
L’église possède une belle Vierge à l’Enfant, en pierre, du 14ème siècle (2000, modifié 2015).
Chronologie :
Points d'intérêt :
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Senlis, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1841.
- Abbé Eugène MÜLLER, Senlis et ses environs, Senlis, 1894, p. 230-231.
- Pierre-Jean TROMBETTA, « L’architecture religieuse dans l’ancien Diocèse de Senlis (1260-1400) », Société d’Histoire et d’Archéologie de Senlis, Comptes-rendus et mémoires 1971-1972, p. 56.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Cantons de Senlis et de Chantilly. Vallées de la Nonette et de la Thève, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et communes des cantons de Senlis et Chantilly, 2002, in-8° de 56 p., p. 54 (voir texte ci-dessus).
- Raymond POUSSARD, Autour d'une forêt royale : Halatte, Groupe d’Etude des Monuments et Oeuvres d’art de l’Oise et du Beauvaisis (GEMOB), Bulletin n° 92-94, La forêt d'Halante (T.II), Autour de la forêt, 1999, p. 40-41.