L'église vue du nord-ouest (1996)

Villers-Saint-Sépulcre

Saint-Martin * * Afficher la carte

Paroissiale

Diocèse : Beauvais

Coordonnées GPS :
49°21' 58" N 2°12' 59" E
Fermer la carte

Villers-Saint-Sépulcre, église Saint-Martin

Saint-Martin s’élève sur un replat du versant méridional de la vallée du Thérain. C’est un édifice très hétérogène, construit dans un calcaire très coquillier, dont la partie la plus ancienne est la nef unique, du 11ème siècle. Bien que remaniée par la suite (pignon, ouvertures), elle est intéressante pour son bel appareil en “opus spicatum” et les trois petites fenêtres d’origine – aujourd’hui bouchées – qu’elle conserve. Leur étroitesse a dispensé d’appareiller un cintre qu’on s’est contenté de simuler dans une pierre, avec des claveaux figurés par des traits gravés. C’est une manière de faire que l’on retrouve dans nombre de petites églises rurales à cette époque. Toujours pour des raisons de d’économie, il n’y a pas de contreforts, les angles de la construction étant simplement renforcés par des pierres appareillées en carreaux et boutisses.

Le choeur de deux travées à chevet plat a été construit durant la première moitié du 13ème siècle, sans doute en réutilisant une base plus ancienne comme semblent le montrer les deux arcades en plein cintre s’ouvrant de chaque côté de la première travée et, au nord, un tailloir décoré de petits masques qui rappellent ceux du Fay-Saint-Quentin (début 12ème siècle), près de Bresles. Les ogives des deux voûtes – qui n’ont pas le même profil – retombent sur des chapiteaux à crochets d’une facture inhabituelle et assez fruste. Du clocher qui s’élevait sur la première travée ne subsiste que le soubassement, couronné d’un ouvrage en charpente couvert d’ardoises qui existait déjà au 18ème siècle.

C’est au début du 15ème siècle qu’il faut attribuer la chapelle sans style qui s’ouvre au sud de la nef si l’on se réfère aux très intéressantes fresques qui y ont été découvertes en 2002. Elle abrite la belle Mise au Tombeau (1622) qui se trouvait autrefois dans la toute proche église prieurale, détruite à la Révolution. Les personnages sont représentés grandeur nature et ont gardé leur polychromie. Joseph d’Arimathie, à gauche, et Nicodème déposent le corps du Christ dans le tombeau. Entre eux se tiennent la Vierge, que soutient saint Jean, et trois saintes femmes, dont Marie-Madeleine tenant un vase d’aromates.

Enfin, c’est au 16ème siècle qu’a été bâtie la chapelle qui jouxte, au nord, le dernier tiers de la nef et la première travée du choeur. Selon un schéma assez classique à l’époque, ses quatre voûtes à nervures prismatiques retombent au centre sur une pile circulaire. Si certains remplages des fenêtres ont encore le réseau flamboyant, d’autres sacrifient au tracé en plein cintre que la Renaissance remet alors à l’honneur (1998, modifié 2015).

Chronologie :

Points d'intérêt :

Galerie :

L'extérieur de l'église

L'intérieur de l'église

Bibliographie :

  • Eugène WOILLEZ, Archéologie des monuments religieux de l'ancien Beauvaisis pendant la métamorphose romane, Paris, 1839-1849, appendice p. 2.
  • Pierre HUG, « Le carreau du Saint-Sépulcre de Villers », Oise Tourisme, n° 28, 1974, p. 35-40.
  • Jean-Pierre NICOL, « Le Sépulcre. Monuments sculptés dans le département de l’Oise », Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 35, 1997, p. 99-101.
  • Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Noailles. Pays de Bray, Pays de Thelle et Vallée du Thérain, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Office de Tourisme de Pôle Vexin-Sablons-Thelle, 1999, in 8° de 32 p., p. 26 (voir texte ci-dessus).
  • Bruno MAIMBOURG, "Villers-Saint-Sépulcre : un pèlerinage, une relique, un village.", Quadrilobe, n° 1, 2006.

Documents :

  • Extrait de Eugène WOILLEZ, Archéologie des monuments religieux de l’ancien Beauvaisis pendant la métamorphose romane, Paris, 1839-1849 : APPENDICE. PL. XV.

Notes :

  • Villers-Saint-Sépulcre : notes de visite du 21/6/1996