Située à quelques kilomètres en aval du lieu où le Thérain prend sa source, l’église Saint-Leu n’aurait obtenu son statut d’église paroissiale qu’en 1517, sans doute pour pallier la désaffection progressive de la première église, Saint-Paterne, bâtie sur le versant nord de la vallée et depuis longtemps réduite à un simple choeur sans style faisant office de chapelle du cimetière.
Bâti au 13ème siècle, Saint-Leu est un édifice fort intéressant en raison de son homogénéité et en tant que parfait exemple de petite église de campagne comme il s’en construisirent de si nombreuses au Moyen-Age. Son plan est des plus simples : une nef sans bas-côtés prolongée par un choeur constitué d’une travée droite et d’une abside à trois pans. Ce dernier est légèrement surélevé par rapport à la nef, selon une formule appelée à se généraliser par la suite. Il n’y avait pas de clocher à l’origine et l’actuel, en charpente et ardoises, ne date que de 1780.
Les murs sont en simples moellons de grès, parfois mélangés à du silex. L’appareillage, assez grossier, est réservé aux contreforts et aux ouvertures. Les seuls éléments décoratifs sont constitués par les deux petits portails qui s’ouvrent en façade et dans le mur sud de la nef. Ils comportent un ressaut et leur archivolte est soulignée par des pointes de diamant, un décor déjà très courant au siècle précédent. Toutes les fenêtres ne sont en revanche que de simples lancettes.
A l’intérieur, la nef, couverte d’une charpente tardive, n’a pas de caractère particulier. Plus étroit, le choeur est couvert d’une voûte d’ogives à six branches. Leur profil est grossier, avec les angles simplement biseautés, et leur retombée s’effectue sur des culots non décorés. Deux des trois pans de l’abside sont dotés de piscines liturgiques. Un bel ensemble de statues d’art populaire complète cette église attachante, par ailleurs fort bien restaurée (2007).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
L'extérieur de l'église
L'intérieur de l'église
L'ancienne église Saint-Paterne
Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Formerie, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1850.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p. 14 (voir texte ci-dessus).