Chelles, église Saint-Martin

Le chevet de Notre-Dame forme, avec le clocher qui le domine, l’un des plus beaux ensembles d’architecture romane de l’Oise. Il appartient à un édifice bâti dans les années 1140/50 dont la plan était alors composé d’une nef non voûtée de cinq travées avec bas-côtés et d’un chœur formé d’une travée droite et d’une abside en hémicycle. Deux chapelles, également terminées en hémicycle, flanquaient le chœur et communiquaient avec lui par une petite arcade brisée. Le clocher est assis sur la travée droite du chœur. Les dispositions d’origine de la nef ont seules subsisté au mur gouttereau nord, dont les cinq arcades brisées avec ressaut, reçues sur des piliers cruciformes à tailloir continu, sont bien conservées.

Bien que très restauré au 19ème siècle – tout le soubassement du clocher à été refait, mais à l’identique, et l’absidiole nord a disparu – l’intérieur des parties orientales reste néanmoins remarquable par le soin apporté à la construction, le décor des chapiteaux à feuilles d’acanthe et palmettes et les diverses voûtes utilisées. La chapelle sud (on peut imaginer que celle du nord était identique) comporte ainsi une voûte en berceau brisé sur la travée droite et en cul-de-four sur l’absidiole. La partie centrale reçoit, pour sa part, une voûte d’ogives très bombée sur la travée droite – qui porte le clocher – et un cul-de-four soulagé par deux nervures sur l’abside.

Remarquable par la composition équilibrée de ses volumes, la richesse de son décor et par ailleurs moins touché par les restaurations, l’extérieur est exceptionnel. Contreforts formés de trois colonnettes ou bien flanqués de colonnettes au tracé en zigzag, tous coiffés d’une petite bâtière; fenêtres encadrées par des colonnettes et dont l’archivolte est soulignée par un cordon d’étoiles; corniche alternant palmettes et masques; curieuses ouvertures losangées à l’intersection des baies géminées qui ajourent chacune des faces du clocher : l’ensemble compose un décor dont l’exubérance est caractéristique de plusieurs édifices du roman tardif des anciens diocèses de Soissons et de Laon.

Excepté le mur gouttereau nord, la nef a été totalement reconstruite au 16ème siècle et devait être entièrement voûtée d’ogives, ce qui ne fut réalisé que dans le bas-côté sud. Les grandes arcades à profil prismatique reçues sur des piles circulaires, les nervures des voûtes retombant par pénétration dans les piles, le remplage des fenêtres enfin, tous portent la marque du gothique flamboyant. Légèrement plus tardifs, la façade et le bas-côté nord relèvent du style de la Renaissance, comme le beau retable d’autel illustrant la Passion et la Résurrection du Christ (2009).

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L'extérieur de l'église

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L'intérieur de l'église

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Bibliographie :

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Documents :

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