L’église Saint-Lucien est un édifice très composite puisqu’il associe un clocher en briques formant porche, du 19ème siècle, une nef du 11ème et un choeur du 16ème. Bien que défigurée par un crépi et des grandes fenêtres percées au 19ème siècle, la nef reste bien conservée dans son mur sud et présente toutes les caractéristiques des édifices ruraux construits en grand nombre dans le Beauvaisis au 11ème siècle : murs en moellons et silex, angles simplement renforcés par des pierres grossièrement taillées et assemblées en carreaux et boutisses, fenêtres dépourvues d’ébrasement extérieur et dont l’archivolte est formée de nombreux claveaux étroits.
A l’image de beaucoup d’édifices de la région, le choeur sera reconstruit au 16ème siècle dans le style gothique flamboyant, ici très assagi. Long de trois travées, il s’achève par une abside à trois pans. Les fenêtres ont toutes le même réseau très sobre à trois lancettes surmontées d’une petite rose. L’intérieur est tout aussi dépouillé – les retombées des voûtes d’ogives s’effectuent par simple pénétration dans les murs – et la seule note moins austère est donnée par la voûte de l’abside, qui comporte des nervures secondaires (liernes et tiercerons). Les vitraux qui garnissaient les neuf grandes fenêtres au 16ème siècle, aujourd’hui disparus, devaient toutefois modifier complètement la perception de cette partie du monument.
C’est au début du 17ème siècle qu’une petite construction en briques viendra prendre place au sud du choeur en utilisant des éléments préexistants. Destinée à accueillir les coeurs du Maréchal de Boufflers – éminent personnage lié au règne de Louis XIV – et de ses deux fils, elle communique avec le choeur par une large ouverture en cintre surbaissé surmontée d’une pyramide. Une haute arcade aveugle en plein cintre circonscrit l’ensemble, réalisé en marbre. Une inscription portant les dates de 1706 et 1711 et des armoiries rappellent le souvenir du maréchal. Cette chapelle communiquait autrefois avec le parc du château. Jamais achevé, ce dernier n’existe plus aujourd’hui.
Parmi l’intéressant mobilier, on notera huit stalles du 17ème siècle, des boiseries et un autel Louis XVI et de nombreux vitraux du 19ème siècle (2007).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Songeons, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1836.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p. 17 (voir texte ci-dessus).