Notre-Dame s’élève au coeur d’un bourg qui garde le souvenir de la famille du Pas, seigneurs de Feuquières pendant cinq siècles et qui compta plusieurs grands serviteurs de l’Etat à l’époque de Louis XIII et de Louis XIV.
Dominée par la puissante et austère masse de son clocher, c’est un édifice qui remonte aux 13ème et 16ème siècles. Son plan est constitué par une longue nef bordée d’un bas-côté au nord et débouchant sur un choeur formé d’une travée droite sous clocher et d’une abside à cinq pans. Ce plan était déjà celui de l’église du 13ème siècle, dont la nef ne comportait alors que les quatre dernières travées. Très peu remaniée, elle constitue l’un des très rares édifices complets appartenant à cette époque dans la région.
Construite avec simplicité si l’on excepte le portail qui ouvrait jadis vers le bas-côté nord, Notre-Dame comporte plusieurs traits intéressants. Le premier est l’appareillage en damier de grès et silex de la nef, l’un des plus anciens exemples conservés d’un mode de bâtir qui connaîtra un vif succès dans la région pendant de nombreux siècles. Le second est le recours presque systématique à des profils prismatiques et des arêtes chanfreinées qui traduisent un souci de simplification et d’économie. Il en est ainsi des ogives du choeur et de l’abside, des grandes arcades de la nef avec ses piliers octogonaux et des fenêtres qui l’éclairent. Le réseau de ces dernières est constitué de deux lancettes trilobées surmontées d’un quadrilobe non-inscrit dans une rose.
Deux parties de l’église font toutefois appel à un vocabulaire formel plus traditionnel : la travée droite du choeur, où les deux arcades retombent sur des demi-colonnes par l’intermédiaire de chapiteaux à crochets – un décor très courant à l’époque – et le portail du bas-côté nord. Très représentatif du style gothique rayonnant et datable du milieu du 13ème siècle, il a été réalisé avec un grand raffinement. Les piédroits sont garnis de trois colonnettes en délit (indépendantes des murs) et l’archivolte est finement moulurée de tores de diamètres différents. Le tympan est percé d’un grand trilobe accompagné de deux autres plus petits.
Au 16ème siècle, trois travées seront ajoutées à l’ouest de la nef. Les arcades sont ici beaucoup plus hautes et les ouvertures (fenêtres et portail ouest) revendiquent le style gothique flamboyant alors à l’honneur. Une charpente en carène – l’une des plus belles de la région – viendra alors recouvrir l’ensemble de la nef. Entraits avec engoulants, poinçons et sablières sont caractéristiques de l’époque.
Outre une belle chaire Louis XV, on remarquera l’immense vitrail du 19ème siècle installé dans la fenêtre de la façade et dont le thème est ainsi indiqué : « Jeanne (d’Arc) obtient de la Sainte Vierge la résurrection momentanée d’un enfant » (2007).
Chronologie :
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Bibliographie :
- Abbé MEISTER, "Epigraphie du canton de Grandvilliers. Inscriptions relatives au XIXe siècle", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 20, 1907-1908, p. 189-195.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p. 25-26 (voir texte ci-dessus).