Ancienne châtellenie dépendant du comté de Breteuil, Francastel était autrefois, comme son nom l’indique, un bourg fortifié défendu par un château fort. L’impressionnante motte sur laquelle s’élevait le château existe encore aujourd’hui, au sud de l’église.
Le plan de Notre-Dame est constitué d’une nef assez vaste dont le vaisseau central et les bas-côtés sont réunis sous une même toiture et d’un chœur de deux travées terminé carrément. La première travée porte le clocher, reconstruit tardivement. Construit dans les années 1130/40, le chœur est voûté d’ogives et constitue, pour la région et comme à Maulers et – sans certitude – à Saint-Cyr de Breteuil, un exemple assez précoce d’un type de voûtement pour la mise au point duquel le Beauvaisis jouera un rôle de premier plan et qui permettra l’essor du style gothique.
Profilées d’une arête entre deux tores, les ogives retombent, comme les deux arcs doubleaux, sur des chapiteaux au décor assez fruste. L’un représente trois petits personnages sous une gueule monstrueuse, deux autres comportent des têtes assez grotesques aux angles, deux autres encore montrent un décor de godrons (cornets), très répandu en Normandie et en Angleterre à cette époque. A l’extérieur, les murs – bâtis dans un mélange de moellons et de silex – sont épaulés par des contreforts très plats. Les fenêtres sont en plein cintre et celle du chevet est soulignée par un cordon de billettes. Très bien conservée, la corniche est une bonne illustration de la corniche dite » beauvaisine « , très répandue dans l’Oise au 12ème siècle. Elle est constituée d’une suite d’arcatures en plein cintre recoupées par deux petites arcatures secondaires et reposant sur des petits modillons au décor souvent géométrique.
Reconstruite au 18ème siècle, la nef ouvre sur les bas-côtés par des arcades en cintre surbaissé retombant sur des piles circulaires. Tout l’édifice a été décoré au 19ème siècle d’une manière qui, discutable aujourd’hui, constitue cependant un bon exemple de l’idée que l’on se faisait à cette époque du Moyen Age. L’église a conservé plusieurs statues d’art populaire, dont un Saint-Amand avec les dragons et, surtout, une imposante et magnifique Vierge à l’Enfant, en pierre, du 16ème siècle (2005).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Crèvecoeur, arrondissement de Clermont (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1836.
- Eugène WOILLEZ, Archéologie des monuments religieux de l'ancien Beauvaisis pendant la métamorphose romane, Paris, 1839-1849, p. F 8 et planche hors texte.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Oise picarde. Breteuil, Froissy et Crèvecoeur, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Syndicat Mixte de l’Oise Picarde, 2005, in 8° de 64 p., p. 32 (voir texte ci-dessus).