Grandvilliers est une fondation tardive – 1212 – due à la volonté conjointe de Philippe de Dreux, évêque de Beauvais, et d’Evrard, abbé de Saint-Lucien. Siège d’une importante prévôté royale dont la juridiction s’étendait sur tout le nord-ouest de l’actuel département de l’Oise, le bourg sera presque totalement détruit par un incendie survenu en 1683. L’attaque allemande de mai/juin 1940 causera à nouveau des dégâts considérables à la ville.
Fortement endommagée à plusieurs reprises et restaurée récemment, Saint-Gilles est d’une analyse difficile, mais peut être attribuée, pour l’essentiel, au 16ème siècle, avec d’importantes transformations au 19ème.
Au-delà d’une courte section occidentale formant comme un porche et sur laquelle repose le clocher en charpente et ardoises, l’édifice comprend une longue nef de six travées avec bas-côtés, terminée par une abside à cinq pans. L’essentiel de l’édifice est bâti dans une pierre crayeuse très blanche et l’appareillage en est très soigné. Les parties hautes de la nef et la façade occidentale ont été refaites en briques au 19ème siècle, cette dernière dans le style gothique flamboyant. Les deux murs par lesquels s’effectue le raccord avec la nef du 16ème siècle sont peut-être un souvenir de l’église précédente.
L’élément le plus intéressant est le portail, magnifique ouvrage de style gothique flamboyant. Des arcatures détachées et une niche garnissent le tympan tandis que l’archivolte se poursuit par un arc en accolade que termine une couronne végétale. Deux contreforts avec pinacles à crochets (refaits) encadrent le tout. Très simple, l’intérieur ne se signale que par les deux files d’arcades aux piles circulaires qui assurent la communication entre la nef – aveugle – et les bas-côtés.
Le mobilier vaut surtout pour l’ancien maître-autel, magnifique ensemble en marbre et plomb doré de la première moitié du 18ème siècle, réputé provenir de l’abbaye de Beaupré (2007).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
Bibliographie :
- Chanoine L. MARSAUX et THOREL-PERRIN, "Excursion dans le canton de Grandvilliers", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 17, 1898-1900, p. 237-238.
- Abbé MEISTER, "Epigraphie du canton de Grandvilliers", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 19, 1904-1906, p. 103-108.
- Abbé MEISTER, "Epigraphie du canton de Grandvilliers. Inscriptions relatives au XIXe siècle", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 20, 1907-1908, p. 326-351.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p. 34 (voir texte ci-dessus).