Bâtie dans un site verdoyant à proximité du Thérain, Notre-Dame est une église modeste par ses dimensions mais d’un grand intérêt pour les problèmes archéologiques qu’elle pose et, plus encore, pour le rare cycle de fresques murales du début du 14ème siècle qu’elle conserve. L’ossature d’une église du 11ème siècle composée d’une nef unique et d’un choeur de deux travées, à chevet plat, se lit encore dans l’édifice actuel : l’appareil en moellons et silex mélangés, souvent disposé en arêtes de poisson, et une petite fenêtre à linteau échancré, au mur nord de la nef, l’attestent. Il est possible qu’un clocher, presque totalement reconstruit par la suite, faisait partie de cette première église.
Le choeur sera complètement refait dans ses parties supérieures au début du 12ème siècle. L’appareil en petites pierres crayeuses disposées en assises bien formées, deux contreforts plats au chevet et une voûte en berceau plein cintre sur la seconde travée portent bien la marque de cette époque. Toutes les fenêtres ont malheureusement été dénaturées.
Seule la construction d’une petite chapelle, au nord de la première travée du choeur, va perturber le plan d’origine. La voûte en berceau brisé qui la couvre comme les deux fenêtres en plein cintre, à double ébrasement, qui l’éclairent incitent à la dater de la première moitié du 12ème siècle.
De nouvelles transformations vont intervenir au début du 14ème siècle en relation avec le clocher. Afin de donner une assise solide à ce dernier, doté d’un nouvel étage de beffroi, la base est complètement reprise avec la construction de quatre arcades au tracé très aigu et d’une voûte d’ogives aux détails soignés. A l’extérieur, le nouvel étage du beffroi, porté par un haut soubassement nu, ne comporte qu’une baie finement moulurée par côté. Le remplage, élément souvent fragile et toujours exposé, a malheureusement disparu.
C’est à la même époque qu’est entrepris le cycle de fresques de la chapelle nord. Il constitue, avec celui de l’église de Ponchon, l’un des rares témoins de qualité de peinture murale médiévale dans l’Oise. Très dégradées à la voûte et dans les parties basses des murs, les fresques sont en revanche d’une remarquable fraîcheur au mur nord. Dans le tympan est représentée l’Annonciation et, au-dessous, sur trois registres qui se continuent sur les murs latéraux, figurent des scènes qui pourraient se rapporter à la légende de saint Eustache (2007).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Songeons, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1836.
- Pierrette BONNET-LABORDERIE, « Les peintures murales du XIIIème-XIVème siècle dans l'Oise », L’art gothique dans l’Oise et ses environs, Actes du colloque organisé à Beauvais par le GEMOB les 10 et 11 octobre 1998 (2001), p. 301-305.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p.42 (voir texte ci-dessus).