L’église Sainte-Trinité est particulièrement représentative de cette architecture gothique tardive assez simple et répétitive qui, à partir de la seconde moitié du 15ème siècle, accompagna l’important mouvement de reconstruction rendu nécessaire par les désastres de la Guerre de Cent Ans.
Nef aveugle (l’éclairage provient des fenêtres de la façade et des bas-côtés), retombées des voûtes par pénétration directe dans les piliers et les murs, fenêtres à réseau flamboyant, abside polygonale, clocher implanté en façade, sur l’un des bas-côtés, constituent autant de caractères communs à bien des édifices construits durant cette période. Selon les moyens, la décoration se fait plus ou moins riche et la générosité d’une famille noble liée à la paroisse permet souvent à l’église de bénéficier d’une chapelle particulière, de vitraux de qualité ou d’accueillir, parfois très tôt (début 16ème siècle), des éléments de décor inspirés de la Renaissance italienne.
Ici, le plan comprend une nef de quatre travées avec bas-côtés, que termine une abside à trois pans. Le clocher s’élève sur la première travée du bas-côté sud. Une première campagne (première moitié 16ème siècle) concerne l’abside, la dernière travée de la nef et celle, correspondante, du bas-côté sud, sans doute en association avec l’ancienne nef, provisoirement conservée. L’implantation en biais du contrefort ouest de cette travée de bas-côté semble en effet indiquer que celle-ci était primitivement une chapelle, avec mur en retour à l’ouest. Peu de temps après, la décision a dû être prise d’achever la reconstruction de l’ensemble de l’église et la chapelle sera alors transformée en bas-côté.
Construits en dernier – si l’on excepte la voûte de la nef qui porte la date de 1685 – la façade et le clocher appartiennent à la fin de la Renaissance. Par le dessin de ses baies, sa balustrade avec pinacles aux angles et son tambour coiffé d’un dôme en pierre, le clocher apparaît comme la copie réduite de la tour sud de Saint-Pierre de Senlis (fin 17ème siècle). L’église possède une Vierge à l’Enfant du début du 14ème siècle (2002).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
L'extérieur de l'église
L'intérieur de l'église
Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Senlis, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1841.
- Abbé Eugène MÜLLER, Senlis et ses environs, Senlis, 1894, p. 313-315.
- Ernest DUPUIS et Gustave MACON, "La Chapelle-en-Serval. Géni - L'hôtel Saint-Georges", Comité Archéologique de Senlis, Comptes-Rendus et Mémoires, 1903, p. 69-80.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Cantons de Senlis et de Chantilly. Vallées de la Nonette et de la Thève, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et communes des cantons de Senlis et Chantilly, 2002, in-8° de 56 p., p. 20 (voir texte ci-dessus).