Saint-Laurent se signale par ses volumes ramassés qu’expliquent l’inachèvement du clocher et, en 1829, la démolition partielle de la nef. C’est un édifice à l’architecture très soignée, qui remonte pour l’essentiel à la première moitié du 13ème siècle. Son analyse est cependant complexe car plusieurs campagnes de construction ou de réparation s’y juxtaposent.
Une nef unique dont il reste une travée et deux fenêtres existait au 12ème siècle. Elle sera dotée de bas-côtés lors de la reconstruction des parties orientales. Celles-ci, qui comportent un transept et un chœur à chevet plat, seront bâties en deux campagnes rapprochées durant la première moitié du 13ème siècle. A la première campagne appartiennent la croisée et le chœur. Les ogives profilées en amande, doubleaux et formerets retombent sur des faisceaux de colonnettes par l’intermédiaire de très beaux chapiteaux gothiques, associant crochets et feuilles variées empruntées à la flore locale.
C’est au cours d’une seconde campagne que seront bâtis les bras du transept comme le montrent à l’extérieur les collages, bien visibles, de celui du nord (celui du sud a été en partie refait à la fin du 15ème siècle) sur la souche du clocher. Ceux-ci avaient toutefois été prévus lors de la première campagne car les arcades nord et sud de la croisée sont bien homogènes avec les piles de celles-ci. De tels cas sont fréquents dans l’architecture du Moyen Age.
A l’extérieur, ce bras nord se signale par la belle corniche à crochets qui surmonte ses murs ouest et est. Toutes les fenêtres sont à simple lancette. Le bras sud sera en partie rebâti à la fin du gothique en reprenant les dispositions antérieures mais une chapelle, qui fait partie de la même campagne et était sans doute à usage seigneurial comme le montre sa clef armoriée, lui sera adjointe à l’est. Les nervures des voûtes ont le profil prismatique propre à cette période et la grande fenêtre sud comportait sans doute un réseau flamboyant. L’arcade qui assure la communication avec la chapelle a été bouchée au 18ème siècle, quand cette dernière a été transformée en sacristie (1997).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Betz, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1851.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Betz. Valois, Multien et Vallée de l’Ourcq, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes du Pays de Valois, 1997, in-8° de 36 p., p. 31 (voir texte ci-dessus).