Oroër vient du latin oratorium, qui signifie oratoire. Ce lieu d’origine très ancienne est en effet lié au souvenir de saint Evrost, qui s’y retira au 6ème siècle, et de sainte Angadrême, qui vécut au siècle suivant dans un couvent fondé sur le lieu d’inhumation du saint. S’il est difficile de démêler la part qui relève de l’Histoire et celle qui revient à la légende dans la vie de ces deux saints, il est vrai que l’église actuelle garde, au nord, des vestiges qui sont assurément antérieurs à l’an mil sans que l’on puisse en préciser davantage la date. Ces vestiges sont constitués par le mur nord de la nef (arasé en partie supérieure) et un segment du mur du chœur.
Le plan de l’église d’alors consistait donc en une nef unique suivie d’un chœur légèrement plus étroit. Toutes les caractéristiques que l’on peut observer – maçonneries mélangeant pierre et silex disposés parfois en arête de poisson ; alternance, en partie basse, de ces maçonneries avec de minces assises en pierre ; contrefort très plat aux arêtes arrondies et constitué pour l’essentiel d’assises très minces ; larges fenêtres (elles sont aujourd’hui bouchées et tronquées) appareillées en carreaux et boutisses très marqués – sont celles d’une construction pour le moins d’époque carolingienne. Il faut y voir, à coup sûr, les restes d’architecture religieuse les plus anciens de l’Oise.
Cette église sera complètement reprise au 16ème siècle, d’abord avec l’élargissement vers le sud de la nef et la construction d’un nouveau chœur terminé par un chevet à trois côtés. Tout en longueur et légèrement désaxé vers le nord, ce dernier est couvert d’une belle charpente de même époque avec blochets sculptés de double masques. Les fenêtres alternent de simples lancettes avec d’autres plus large et comportant un réseau flamboyant.
Peu après, une chapelle dédiée à saint Evrost sera construite au sud. Couverte d’une voûte d’ogives, elle appartient à la Renaissance comme le montrent ses fenêtres à remplage en plein cintre. A la fin du même siècle enfin, la façade sera dotée d’un charmant petit portail en pierre et brique qui relève du style de la Renaissance finissante.
Parmi le mobilier, on distinguera le retable consacré à saint Evrost (17ème siècle), les boiseries du chœur (18ème siècle) et une cuve baptismale du 12ème siècle en forme de grand chapiteau à feuilles plates (2005).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Nivillers, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1830.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Oise picarde. Breteuil, Froissy et Crèvecoeur, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Syndicat Mixte de l’Oise Picarde, 2005, in 8° de 64 p., p. 46 (voir texte ci-dessus).