Bien connu pour ses carrières de pierre, Saint-Maximin possède une église à l’histoire complexe et, de ce fait, passionnante à analyser. On regrettera cependant que d’importants travaux de restauration effectués au 19ème siècle lui ait fait perdre, à l’intérieur tout au moins, une partie de son authenticité.
Une église romane existait à la fin du 11ème siècle. Il en subsiste la façade avec son petit portail en plein cintre et le clocher, remanié par la suite. A l’intérieur, la base a conservé sa voûte d’arêtes et un tailloir décoré de triangles gravés. A l’extérieur, le premier étage est encore bien lisible, avec ses baies en plein cintre garnies de colonnettes et de billettes. Il est facile de voir que ce clocher roman possédait un second étage comme l’attestent les colonnettes de baies encore en place. Ce clocher appartient à la même famille que celui de Nogent-sur-Oise, le plus spectaculaire de tous. Il sera modifié une première fois vers le milieu du 12ème siècle avec la construction de la flèche octogonale en pierre flanquée de petites pyramides d’angle (on peut en voir de nombreux exemples dans le Valois tout proche), puis au 15ème siècle avec le percement de nouvelles baies au deuxième étage.
Le choeur roman, sur lequel rien n’est connu, sera remplacé dans les années 1170 par le choeur actuel, à chevet plat. Sa voûte d’ogives, les colonnes et colonnettes qui la reçoive, la sculpture des chapiteaux (cependant très restaurés) le situe dans la famille architecturale fortement influencée par la cathédrale de Senlis.
Fin 13ème ou début 14ème siècle, ce choeur sera flanqué au sud d’une chapelle éclairée par deux fenêtres (l’une est bouchée) dont le réseau à profil prismatique et constitué de deux lancettes surmontées d’une rose est caractéristique de l’époque. Un siècle plus tard, c’est au tour du côté nord de se voir adjoindre une chapelle. Ses deux fenêtres – on en profite pour refaire également celle du choeur – comportent déjà un réseau flamboyant mais les profils présentent encore des éléments toriques, bon exemple d’une période peu représentée dans l’Oise.
Au 15ème siècle, enfin, la chapelle sud est prolongée de deux travées vers l’ouest. A l’extérieur, l’adoption de deux toitures en bâtière bien individualisées marque le souci d’une continuité visuelle par rapport à la chapelle existante, continuité qui se retrouve dans le bandeau soulignant la base des pignons et dans l’ouverture rectangulaire ajourant ceux-ci (2002).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Creil, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1828.
- Abbé Eugène MÜLLER, Senlis et ses environs, Senlis, 1894, p. 294-296.
- Gustave MACON, "La Seigneurie de Laversine", Comité Archéologique de Senlis, Comptes-Rendus et Mémoires,1917-1918, p. 43-142.
- Danielle JOHNSON, Architectural Sculpture in the Region of the Aisne/Oise Valleys during the Late 11th/Early 12th Century, Thèse de Doctorat de l’Université de Leiden (dactylographiée), 1984.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Cantons de Senlis et de Chantilly. Vallées de la Nonette et de la Thève, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et communes des cantons de Senlis et Chantilly, 2002, in-8° de 56 p., p. 31 (voir texte ci-dessus).
- Erika RINK et Nikolaus BRADE, Kirchenschicksale in Nordfrankreich/Destins d'églises en Picardie, Ernst A. Chemnitz/Mitteldeutscher Verlag, 2006, p. 44-45.