Saint-Quentin est un édifice fort complexe dont seule une analyse minutieuse permet de dégager les différentes étapes de construction. Bâtie au 11ème siècle, la nef est la partie la plus ancienne et constitue l’un des exemples les plus suggestifs qui se puissent trouver d’un appareillage en arêtes de poisson, une technique qui disparaît dès le début du 12ème siècle. Suivant un usage assez courant à l’époque, il n’y a pas de contreforts et les fenêtres sont des minuscules ouvertures dont l’archivolte est constituée par une pierre simplement échancrée. Vierge de tout remaniement, le mur nord est une bonne illustration d’un mode de bâtir alors fort répandu pour les modestes églises de campagne.
Le plan de l’édifice était complété par un choeur plus étroit -aujourd’hui disparu – sur le flanc nord duquel fut construit, au 13ème siècle, le clocher qui existe toujours. Au-dessus d’un haut soubassement nu, l’unique étage du beffroi était ajouré sur chaque face d’une baie géminée dont une seule, bien que dégradée, s’est conservée au nord. Une fenêtre à double lancette, percée dans le mur sud de la nef, doit également remonter à cette époque.
A une date difficile à préciser mais qui peut probablement se situer au 15ème siècle, seront construits le choeur et la chapelle sud. Les fenêtres en forme de simple lancette, le type des contreforts et la voûte de la chapelle – unique voûte en pierre de l’église – ne s’opposent pas, en effet, à une telle datation. Enfin, c’est au 16ème siècle qu’il reviendra, outre le percement de plusieurs grandes fenêtres à la chapelle et au choeur, de doter celui-ci d’une nouvelle charpente. Du type à carène renversée et portée très haut, elle est remarquable par la finesse de ses deux entraits avec poinçons et par la richesse de leur décor : des engoulants en forme de monstres avalent les poutres entièrement sculptées d’écailles. Cette richesse du décor se retrouve sur les sablières et les blochets en forme de masques.
Le choeur abrite un magnifique autel baroque et un petit tronc, avec la représentation touchante d’un martyr, accueille les fidèles comme les visiteurs à l’entrée de l’église (2007).
Chronologie :
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Songeons, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1836.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p. 66 (voir texte ci-dessus).