Saint-Léger a été bâtie dans une zone marécageuse qui la pénalise fortement et explique bien des vicissitudes de son histoire. Elle a été édifiée, pour l’essentiel, à partir de la fin du 12ème siècle et achevée dans les années 30 ou 40 du siècle suivant. Le projet initial, qui prévoyait un choeur polygonal accosté de deux chapelles de même plan greffées sur les croisillons, n’a pas été réalisé. En effet, la chapelle méridionale n’a été construite que sur la moitié seulement de sa hauteur et celle du nord simplement amorcée. En examinant en détail les maçonneries, on remarque en outre des collages et des reprises qui, indépendamment des réparations ultérieures, montrent que la construction a connu, dès le début, des difficultés.
Le choeur comprend une courte travée droite, voûtée d’ogives, et une abside à cinq pans couverte d’une voûte d’ogives à six branches. Il est éclairé par cinq longues et étroites fenêtres en plein cintre. Les deux piles ouest de la croisée paraissent avoir été reprises en même temps que la construction de la nef, ce qui prouve que l’église connaissait déjà des problèmes de stabilité à cette époque. Le chapiteau de la pile nord-ouest porte en outre la date de 1638, qui est celle d’une importante restauration de l’église.
Malgré un important exhaussement du sol, la nef surprend par sa hauteur. Elle n’a jamais été voûtée et communique avec les bas-côtés par trois arcades brisées à double ressauts adoucis par des tores, comme à la croisée. Les piles circulaires comportent des chapiteaux à tailloirs octogonaux décorés de feuilles polylobées que les incessantes remontées d’humidité ont malheureusement altérés. Les fenêtres, longues et étroites, sont percées très haut et dans l’axe des piles et non des arcades, un parti qui se retrouve dans plusieurs églises de la région. Elles ont été aveuglées lors de la construction des bas-côtés en 1638.
Par sa conception, la façade rappelle celle de Glaignes et, comme elle, s’inspire des grandes réalisations contemporaines. Un profond porche, voûté en berceau brisé et couvert d’un gâble, précède le portail dont les quatre rangées d’archivoltes finement moulurées retombaient initialement sur autant de colonnettes en délit. Au-dessus, une très grande rose décorée de pointes de diamant occupe toute la largeur du vaisseau central. Son remplage a malheureusement disparu. La belle monumentalité de cette façade est cependant atténuée par le surhaussement de la route qui la longe et la réfection des bas-côtés.
Le clocher ne comporte pas de tour proprement dite et se réduit à une simple bâtière dont les pignons sont percés de deux petites baies accolées, aux archivoltes soulignées de pointes de diamant. Ce parti est d’origine et semble lié aux problèmes de stabilité rencontrés dès le début de la construction de l’église. Les travaux du 17ème siècle paraissent avoir obéi aux mêmes raisons comme on peut en juger avec, outre la réparation de la croisée, le renforcement considérable des contreforts de l’abside (1996).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Crépy-en-Valois, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1843.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Crépy-en-Valois. Les 35 Clochers de la Vallée de l’Automne, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et S.E.P. Valois-Développement, 1996, in-8° de 56 p., p. 46 (voir texte ci-dessus).