Vendeuil-Caply est célèbre pour son site antique qui, centré sur la vallée Saint-Denis, entre le mont Catelet et celui du Calmont, à deux kilomètres au sud de l’église Saint-Martin, s’étendait sur 130 hectares. Seul vestige bien conservé de cette ville gallo-romaine aujourd’hui disparue, capitale d’un pagus de la civitas des Bellovaques, le théâtre des 1er et 2ème siècles témoigne de ce que fut son importance passée. Les invasions de la fin du 3ème siècle lui seront fatales et l’habitat se déplacera vers le nord, à Vendeuil. Le site antique ne sera toutefois pas complètement abandonné comme le prouve l’existence d’une église dédiée à saint Denis, aujourd’hui disparue, qui était bâtie dans le cimetière isolé situé en bordure de la D 916. Après les invasions normandes, Vendeuil perdra à son tour son importance au profit du bourg féodal de Breteuil.
Construite au milieu du cimetière, l’église Saint-Martin occupe une situation isolée à peu de distance de la zone marécageuse qui accompagne la Noye, ici au début de son parcours. Son plan comprend une nef unique précédée d’un clocher porche et terminée par un chœur à chevet plat de deux travées flanqué de deux chapelles.
Réparée à de très nombreuses reprises, la nef est d’origine très ancienne comme le montrent une partie de son mur nord, construit en petites pierres carrées (pastoureaux) qui proviennent vraisemblablement de la ville antique, et une porte aujourd’hui bouchée dont l’archivolte est constituée de claveaux assez minces. Ces caractéristiques n’interdisent pas de dater la nef antérieurement au 11ème siècle.
C’est au début du 13ème siècle que le chœur sera reconstruit. Ses deux travées sont couvertes de voûtes d’ogives profilées en amande reçues sur des chapiteaux décorés de crochets. Une simple lancette ajoure chacun des murs latéraux de la seconde travée, dont le chevet plat est percé d’une grande fenêtre à remplage flamboyant qui s’est substituée à l’ouverture primitive, qui était certainement un triplet (trois lancettes accolées).
Le 16ème siècle verra la construction d’une chapelle, au nord de la première travée du chœur (celle du sud a été très refaite au 19ème siècle) et, surtout, du magnifique clocher formant porche. Epaulé aux angles par des contreforts très saillants terminés en bâtière, le rez-de-chaussée est couvert d’une voûte d’ogives à clef pendante. L’angle sud-est est occupé par une tourelle d’escalier. En façade s’ouvre un riche portail à tympan ajouré. Son archivolte se prolonge par un gable en accolade encadré par des arcatures aveugles hautes et étroites. Au-dessus, la tour proprement dite, haute et nue, contraste par son allure austère qu’atténuent à peine les deux baies géminées qui s’ouvrent sur chaque face à l’étage du beffroi.
Parmi le mobilier, il faut surtout retenir la belle cuve baptismale du 13ème siècle et, dans la sacristie, une exceptionnelle armoire du 17ème siècle provenant de l’abbaye de Breteuil (2005).
Chronologie :
Points d'intérêt :
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Breteuil, arrondissement de Clermont (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1843.
- Abbé BARRAUD, "Recherches relatives à la situation géographique de Bratuspantium", Bulletin monumental, vol. 11, 1845, p. 31-38.
- Ernest LAURAIN, "Epigraphie du canton de Breteuil-sur-Noye", Comptes-rendus et Mémoires de la Société Archéologique et Historique de Clermont-en-Beauvaisis, 1945, 1946, 1947, p. 44-50.
- Gérard DUFOUR et Daniel PITON, "Vendeuil-Caply, une agglomération antique, anonyme et disparue", Revue archéologique de Picardie, 1984, vol. 3, p. 283-294.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Oise picarde. Breteuil, Froissy et Crèvecoeur, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Syndicat Mixte de l’Oise Picarde, 2005, in 8° de 64 p., p. 59-61 (voir texte ci-dessus).