Bâtie à proximité d’un petit château d’origine ancienne mais maintes fois reconstruit, l’église Saint-Nicolas occupe une position dominante sur le versant nord de la vallée de l’Oise. Elle dépendait de l’abbaye Saint-Eloi de Noyon et la communauté formait jusqu’au début du 13ème siècle, avec celles d’Appilly et de Béhéricourt, un ensemble paroissial unique. Fortement touchée durant la Guerre 14-18, Saint-Nicolas a été restaurée ou restituée à l’identique au début des années 20 et consacrée en avril 1926.
L’église remontait, dans son ensemble, à la première moitié du 16ème siècle, sauf la façade, refaite dans le style gothique flamboyant en 1892 par l’architecte P. Delfortrie, de Noyon. Son plan, dissymétrique, comprend une longue nef de cinq travées avec bas-côté seulement au sud, un transept avec un seul bras, également au sud, et un choeur à cinq pans. Le clocher s’élève sur la première travée du bas-côté.
La nef, dont le mur nord est intact, est couverte d’un lambris en forme de berceau brisé et communique avec le bas-côté par des arcades, au tracé également brisé, retombant sur des piles circulaires par l’intermédiaire d’un tailloir sculpté, de même forme. Le bas-côté, le transept et le choeur sont, en revanche, voûtés d’ogives qui évoquent celles qui existaient à l’origine. Qu’elles soient intactes ou refaites, les fenêtres sont, soit de simples lancettes, soit garnies d’un remplage flamboyant.
L’extérieur, dominé par un haut clocher avec flèche, en charpente et ardoises, vaut surtout pour l’ensemble formé par l’abside et le croisillon sud, d’un bel équilibre. Relativement moins détruit que le reste de l’église, il est ajouré de grandes fenêtres dont l’archivolte est soulignée par une moulure qui se poursuit sans interruption en contournant les contreforts. L’un de ceux-ci, ainsi que l’angle sud-est du croisillon, comportent chacun une niche avec dais très ouvragé de style gothique flamboyant.
Le maître-autel en marbre, du 18ème siècle, a échappé au désastre de même que quelques boiseries de la nef. Inspirés des pastiches médiévaux chers au 19ème siècle, les vitraux de l’abside ont été réalisés en 1925 par le maître verrier parisien Collinet. Exprimant l’hommage de ses paroissiens, un portrait conserve le souvenir du chanoine Tassus, curé de Baboeuf de 1862 à 1915, soit durant cinquante-trois ans ! (2008).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Noyon, arrondissement de Compiègne (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1851.
- Emile COËT, Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, Compiègne, 1883.
- Abbé TASSUS, "Notice historique sur la paroisse de Baboeuf", Comité Archéologique et Historique de Noyon. Comptes-Rendus et Mémoires", t. 21, 1908, p. 10-230.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Pays de Sources et Vallées. Cantons de Guiscard, Lassigny, Noyon, Ressons-sur-Matz et Ribécourt, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise, Sources et Vallées et Europe, 2008, in-8° de 110 p., p. 10 (voir texte ci-dessus).
- Erika RINK et Nikolaus BRADE, Kirchenschicksale in Nordfrankreich/Destins d'églises dans le Nord de la France, Ernst A. Chemnitz/Cap Régions Editions, 2013, p. 38-39.