En limite de la riche plaine du Valois, Barbery possédait au Moyen âge d’importantes fermes ecclésiastiques dont il reste encore quelques éléments. Bâtie au coeur du village, Saint-Rémi avait été l’objet d’une reconstruction totale dans les années 1160. Elle comprenait alors une nef unique et un choeur de deux travées, sans doute à chevet plat, avec clocher sur la première travée, comme cela peut se déduire des éléments de cette époque encore conservés.
Sans style particulier avec ses fenêtres repercées aux 18ème ou 19ème siècles et précédée d’un porche de la même époque, la nef unique a néanmoins gardé au sud et en façade quatre contreforts du milieu du 12ème siècle, bien identifiables par leurs deux larmiers et leur plan carré. Ceux du nord ont été refaits au 16ème siècle.
La première travée de l’ancien choeur est beaucoup mieux caractérisée. Elle est couverte d’une voûte d’ogives à profil en amande et les doubleaux l’encadrant sont constitués d’un méplat entre deux tores. Les chapiteaux conservés (à l’est) sont décorés de feuilles plates et de petites volutes d’angle. Tout ceci renvoi aux parties contemporaines de la cathédrale de Senlis. L’existence d’un clocher au-dessus de cette travée est attestée par la hauteur des contreforts visibles au sud (ils sont plus élevés que ceux de la nef) et celle d’une seconde travée par les deux chapiteaux les plus à l’est, aujourd’hui en correspondance avec une voûte du 16ème siècle.
L’église de Villeneuve-sur-Verberie (avec un chevet plat) ou celle de Saint-Vaast de Longmont (avec une abside en hémicycle) permettent encore aujourd’hui d’imaginer l’aspect de Saint-Rémi de Barbery au 12ème siècle. Elles constituent de bons exemples, pour la région, d’un parti alors très courant en raison de sa simplicité.
Au 16ème siècle, un transept et un choeur pentagonal sont substitués à la seconde travée du choeur du 12ème siècle. Excepté la fenêtre percée à l’extrémité du croisillon nord, qui possède un réseau flamboyant, toutes les autres ont le réseau en plein cintre qui est la marque de la Renaissance, ce qui correspond bien à la date – pour une fois connue – d’une nouvelle dédicace de l’église en 1586 par l’évêque Guillaume Rose. Toutes les retombées des voûtes viennent se fondre directement dans les supports suivant l’usage de l’époque et l’on remarquera une charmante tête d’ange ornant la clef de voûte du choeur (2002, modifié 2016).
Chronologie :
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Senlis, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1841.
- Abbé Eugène MÜLLER, Senlis et ses environs, Senlis, 1894, p. 177-179.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Cantons de Senlis et de Chantilly. Vallées de la Nonette et de la Thève, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et communes des cantons de Senlis et Chantilly, 2002, in-8° de 56 p., p. 9 (voir texte ci-dessus).