Situé non loin de la confluence de l’Aisne et de l’Oise, Choisy est un lieu d’origine très ancienne. Il possédait un palais qui s’élevait sur la butte qui domine le village et qui fut surtout fréquenté par les Mérovingiens et les Carolingiens. A proximité, le monastère Saint-Etienne, dont il ne reste plus que le portail roman de l’église, a abrité les dépouilles de Childebert III (mort en 711) et de son fils Dagobert III (mort en 716), preuve de l’importance du lieu.
Bien que pénalisée, à la fin du 19ème siècle, par une restauration excessive (façade “réinventée”, bas-côtés refaits, chevet et transept réappareillés) qui lui confère une certaine sécheresse, l’église paroissiale n’en reste pas moins un édifice très intéressant marqué, à l’extérieur, par l’impressionnante masse du clocher autour duquel autour se distribuent les différents volumes de l’église. L’étage du beffroi est ajouré, au nord et au sud, de trois baies recoupées par une colonnette et, sur les deux autres côtés, de quatre baies ce qui est exceptionnel. C’est, pour l’essentiel, un édifice des années 1140 (nef) et du troisième quart du 12ème siècle. Seules sont plus tardives les voûtes de la nef (16ème siècle) et des bas-côtés (19ème siècle).
L’édifice comprend une nef de trois travées avec bas-côtés, un transept non débordant, qui évoque un transept bas – c’est-à-dire d’une hauteur intermédiaire entre celle de la nef et celle du choeur : il n’y a donc pas de véritable croisée – et un choeur en hémicycle flanqué de deux chapelles de même plan (tous trois présentent des pans coupés à l’extérieur). Le vaisseau central de la nef communique avec les bas-côtés par des arcades en plein cintre à double rouleau reçu sur des piliers cruciformes. L’ensemble était couvert à l’origine d’une simple charpente et les pilastres qui reçoivent aujourd’hui les voûtes servaient autrefois à raidir les deux murs gouttereaux et recevoir les entraits de la charpente.
Les parties orientales (transept et choeur) ont, en revanche, été voûtées dès l’origine. Elles associent des voûtes d’ogives (transept et abside centrale) à des voûtes en cul-de-four (chapelles latérales). Dans l’abside centrale, où l’on remarque un beau maître-autel baroque, les ogives retombent sur des colonnettes baguées, un dispositif élégant qui se rencontre fréquemment dans le Soissonnais.
Bien qu’édifié à la fin du 12ème siècle, alors que le gothique connaît un essor décisif, Choisy reste un édifice profondément marqué par la tradition romane. Son plan, la présence d’un transept bas, l’existence de voûtes en cul-de-four et l’emploi du plein cintre sont, en effet, autant de traits qui rattachent cette église à une période déjà révolue. Mais cela en fait aussi son originalité et son attrait (2001, modifié 2016).
Chronologie :
Points d'intérêt :
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1850.
- Emile COËT, Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, Compiègne, 1883.
- Chanoine Eugène MÜLLER, "Courses archéologiques autour de Compiègne", Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 11, 1904, p. 273-274.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Cantons de Compiègne. Vallée de l’Oise et Forêt de Compiègne, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Office de Tourisme de Compiègne, 2001, in 8° de 36 p., p. 7-8 (voir texte ci-dessus).
- Philippe BONNET-LABORDERIE et François CALLAIS, Entre rivières et forêts, la communauté compiégnoise, Groupe d'Etude des Monuments et Oeuvres d'Art de l'Oise et du Beauvaisis (GEMOB), 2005, p. 26-33.
- Erika RINK et Nikolaus BRADE, Kirchenschicksale in Nordfrankreich/Destins d'églises en Picardie, Ernst A. Chemnitz/Mitteldeutscher Verlag, 2006, p. 32-33.