Saint-Martin est constituée d’une nef aveugle (l’éclairage ne provient que des fenêtres des bas-côtés) de quatre travées et d’un choeur de deux travées terminé par une abside pentagonale. Le clocher est assis sur la dernière travée du bas-côté sud. Bâties, grâce à une donation, dans le style gothique tardif comme le reste de l’église, les trois premières travées de la nef ne datent que de 1893. Elles ont remplacées alors une nef simplement charpentée et sans doute romane dont le portail a cependant été conservé. Celui-ci, que l’on peut dater des années 1150/60 par le style des chapiteaux, décorés de feuilles plates, est constitué par trois voussures en plein cintre qui retombent sur autant de colonnettes. Une moulure décorée de fleurs de violette souligne l’archivolte et il n’y a pas de tympan.
A cette nef romane faisait suite un transept saillant, maintenant confondu avec la nef actuelle, dont il constitue la quatrième travée et qui a servi de modèle à la reconstruction du 19ème siècle. Les ogives et arcades retombent directement dans les piles, sans l’intermédiaire de chapiteaux. Si l’ancienne croisée est couverte d’une simple voûte d’ogives, les voûtes des croisillons se compliquent de liernes et de tiercerons (ogives intermédiaires), dont l’emploi fréquent durant la période dite flamboyante de l’architecture gothique répondait davantage à un souci décoratif qu’à une réelle utilité technique, surtout sur d’aussi petites surfaces.
Très simple, le choeur vaut principalement pour les clefs armoriées de ses voûtes et ses fenêtres à réseau flamboyant. Quelques restes de vitraux du 16ème siècle se remarquent dans les soufflets de trois des fenêtres de l’abside. Entièrement peint de motifs néo-gothiques à la fin du 19ème siècle, ce choeur témoigne du goût – jugé aujourd’hui discutable – qui prévalait alors en matière de restauration de monuments médiévaux. Dans le même registre, l’église possède une chaire et un banc d’oeuvre qui ne sont pas sans qualités. Un petit autel classique avec retable est conservé dans l’ancien croisillon sud et un chapiteau du 13ème siècle a été reconverti en bénitier.
L’extérieur est dominé par la masse imposante du clocher flanqué, sur toute la hauteur de sa face est, d’une tourelle d’escalier. Au-dessus d’un haut soubassement sans ouvertures, l’étage du beffroi s’ajoure de deux longues baies géminées sur chaque face. Montant d’un seul jet, les contreforts sont délicatement sculptés de pinacles à crochets (2001).
Chronologie :
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton d'Estrées-Saint-Denis, arrondissement de Clermont (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1832.
- Emile COËT, Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, Compiègne, 1883.
- Chanoine Eugène MÜLLER, "Courses archéologiques autour de Compiègne", Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 11, 1904, p. 229.
- Chanoine Emile MOREL, "Epigraphie du Canton d'Estrées-Saint-Denis", Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 16, 1914-1920, p. 86-90.
- Chanoine Emile MOREL, "Epigraphie du Canton d'Estrées-Saint-Denis", Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 16, 1914-1920, p. 131.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Cantons de Compiègne. Vallée de l’Oise et Forêt de Compiègne, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Office de Tourisme de Compiègne, 2001, in 8° de 36 p., p. 27-28 (voir texte ci-dessus).
- Philippe BONNET-LABORDERIE et François CALLAIS, Entre rivières et forêts, la communauté compiégnoise, Groupe d'Etudes des Monuments et Oeuvres d'Art de l'Oise et du Beauvaisis (GEMOB), 2005, p. 75-79.