Saint-Laurent découpe sa silhouette tourmentée, d’où émerge un clocher trapu, en bordure immédiate de la riche plaine du Valois.
L’église bâtie dans les années 1130 constitue encore l’ossature de l’édifice actuel. Elle comprenait une nef unique et un choeur à chevet plat de deux travées, la première servant d’assise au clocher, selon un schéma courant dans les églises rurales au Moyen Age.
Le chœur est d’un grand intérêt en raison des deux voûtes d’ogives qu’il conserve et qui sont contemporaines de celles de Morienval. Les ogives adoptent un profil carré à arêtes chanfreinées, comme dans plusieurs voûtes d’ogives du Beauvaisis de la première moitié du 12ème siècle. Les retombées se font, soit sur des consoles nues, soit sur des dosserets. Le fait que ceux-ci ne soient pas disposés dans l’axe des ogives mais parallèlement aux murs; que les voûtains soient très bombés et que leur appareillage soit réalisé perpendiculairement aux ogives et non aux arcs encadrant la voûte plaide en faveur d’une date de construction dans les années 1130 au plus tard. Le chevet est classiquement percé d’un triplet, d’un très bel effet depuis l’intérieur de l’église.
A l’origine, il semble que le clocher, de plan rectangulaire, ne comportait qu’un seul étage de baies, dont subsistent encore celles s’ouvrant au nord et au sud. Elles sont à moitié masquées par les chapelles plus tardives formant comme un faux-transept et soulignées par une moulure biseautée. C’est en effet une corniche qui termine la tour et non une simple moulure comme cela aurait été normalement le cas si un autre étage avait été initialement construit. Il était coiffé d’une bâtière, comme aujourd’hui. Quand les deux chapelles furent construites, au milieu du 13ème siècle, on opta pour une solution économique consistant à ouvrir deux baies dans les pignons ouest et est au lieu de construire un étage supplémentaire comme cela se fit bien souvent.
Entre-temps – vers 1160 – la nef avait été dotée de bas-côtés et d’une nouvelle façade. La liaison avec les bas-côtés s’effectue par des arcades brisées, agrandies au 13ème siècle en ce qui concerne la dernière travée. Le petit portail à gâble a ses piédroits garnis de trois rangées de colonnettes. Un porche le masque en partie depuis le 16ème siècle, époque à laquelle les bas-côtés furent reconstruits et une jolie tourelle d’escalier bâtie à l’angle du croisillon sud.
L’église et le mobilier de qualité qu’elle abrite ont été l’objet d’une restauration exemplaire achevée en 2004 et qui a permis une véritable résurrection de ce petit édifice si attachant (1996, modifié 2017).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Crépy-en-Valois, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1843.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Crépy-en-Valois. Les 35 Clochers de la Vallée de l’Automne, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et S.E.P. Valois-Développement, 1996, in-8° de 56 p., p. 39 (voir texte ci-dessus).
- Dominique VERMAND, Rocquemont, église Saint-Laurent, Association pour la Restauration de l’Eglise de Rocquemont, 2004, in 8° de 8 p.
- Erika RINK et Nikolaus BRADE, Kirchenschicksale in Nordfrankreich/Destins d'églises en Picardie, Ernst A. Chemnitz/Mitteldeutscher Verlag, 2006, p. 78-80.