L'église vue du sud-est (2003)

Esquennoy

Saint-Pierre * * Afficher la carte

Paroissiale

Diocèse : Beauvais

Coordonnées GPS :
49°39' 31" N 2°16' 6" E
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Esquennoy, église Saint-Pierre

Saint-Pierre se signale de loin par son imposante tour qui domine un très beau chœur de la fin du gothique et une modeste nef unique reconstruite en 1834 comme l’indique une date inscrite sur le pignon ouest. Le chœur est composé de deux travées droites et d’une abside à cinq pans.

A l’intérieur, l’ensemble produit une grande impression d’unité. Les neuf fenêtres, toutes de même hauteur, prennent appui sur un soubassement nu terminé en larmier qu’interrompt à intervalles réguliers la retombée des voûtes. Les fenêtres sont divisées en trois lancettes dans l’abside et deux dans les travées droites et montrent en partie supérieure un beau réseau flamboyant qui comporte de légères variantes. Au sud, une fenêtre est plus simple. Comme c’est parfois le cas à cette époque, ces fenêtres n’atteignent pas la lunette de la voûte et une portion de mur nu subsiste au-dessus.

Avec celles de Paillart, d’Hardivillers, de Reuil-sur-Brêche…les voûtes comptent parmi les plus belles de la région. La croisée d’ogives traditionnelle est complétée par des liernes (nervures transversales), un procédé courant à la fin du gothique où l’on complique volontiers, parfois jusqu’à l’extrême, le dessin des voûtes. Ce qui fait la richesse de celles d’Esquennoy ce sont les dix-neuf clefs pendantes de tailles variées qui émaillent son réseau. Leur décor raffiné appartient déjà au style de la Renaissance. Plus importante, la clef de l’abside est décorée de personnages abrités dans des niches.

Contemporain du chœur, le clocher est une tour élevée, puissante et à l’aspect quelque peu austère dû à l’absence d’ouverture sur les trois-quarts de son élévation après que la grande fenêtre qui s’ouvrait au rez-de-chaussée ait été bouchée. Une tourelle d’escalier en marque l’angle sud-est. Des larmiers rythment à intervalles réguliers les contreforts et la tourelle. Le beffroi est ajouré par deux baies géminées (jumelles) sur chaque face. Si leur forme et leur mouluration sont encore pleinement gothiques, il n’en est pas de même de la corniche, de la partie supérieure de la tourelle et du dôme avec lanternon qui appartiennent pleinement au style de la Renaissance. Au milieu du 16ème siècle un tel mélange des styles est assez courant en Picardie.

A l’angle nord-ouest de la tour, une amorce de fenêtre montre que la reconstruction d’une nef de même élévation que le chœur avait été envisagée. Des traces de boulets rappellent les combats que se sont livrés ici Huguenots et Ligueurs en 1589. A l’extrémité de la nef, deux petites chapelles ont été bâties en 1874 par Sellier-Delaforge en commémoration de la bénédiction de leur usine. Elles comportent des vitraux de la même époque et constitue un bon exemple de mécénat religieux, comme il s’en pratiquait beaucoup à l’époque.

Dans le chœur, d’importantes et remarquables statues en pierre (17ème siècle) représentant le Père éternel tenant le Christ crucifié, la Vierge, saint Pierre, saint Paul et saint Caprais proviennent de la chapelle Saint-Sauveur, aujourd’hui détruite (2005).

Chronologie :

Points d'intérêt :

Galerie :

L'extérieur de l'église

L'intérieur de l'église

Bibliographie :

  • Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Breteuil, arrondissement de Clermont (Oise), Beauvais, Achille Desjardins,‎ 1843.
  • Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Oise picarde. Breteuil, Froissy et Crèvecoeur, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Syndicat Mixte de l’Oise Picarde, 2005, in 8° de 64 p., p. 29-30 (voir texte ci-dessus).

Sites internet :

  • Inventaire général du patrimoine culturel

Notes :

  • Esquennoy : notes de visite du 24/5/2003