Non loin d’un ruisseau échappé du Pays de Bray pour rejoindre le Therain voisin, Notre-Dame apparaît aujourd’hui comme une église double, une chapelle de deux travées, au 13ème siècle, puis une seconde nef, au 16ème siècle, ayant été bâties au nord de l’édifice roman primitif pour tenir compte de l’accroissement de la population. Moins important en largeur, l’ensemble constitué par la nef et le choeur romans apparaît donc comme subordonné aux constructions réalisées au nord de celui-ci. Si le choeur roman reste bien individualisé, il n’en est pas de même de la nef romane, voûtée d’ogives en même temps que l’on bâtissait la nef nord et totalement ouverte sur elle. Celle-ci comporte en façade un beau portail flamboyant qui n’est pas sans évoquer, en beaucoup plus simple cependant, celui de Marissel.
C’est surtout l’édifice roman qui doit retenir l’attention. Construit au cours du premier quart du 12ème siècle en pierres grossièrement appareillées, il a conservé les deux tiers de sa façade ouest avec son portail, la base du mur méridional de sa nef – autrefois simple salle rectangulaire très allongée et non voûtée – et, en retrait par rapport à celle-ci, son chœur à chevet plat de deux travées, dont la première porte le clocher. Le chœur est voûté d’arêtes. Les arcs doubleaux, en plein cintre, sont reçus sur des chapiteaux à l’intéressant décor de volutes peu saillantes et de feuilles grossièrement traitées disposées en corolles, semblables à ceux de l’église de Noailles.
Composé d’un haut soubassement nu et d’un beffroi ajouré sur chaque face de deux baies géminées, le clocher doit être rapproché de ceux, tout proches, de Marissel – qui compte un étage de plus – et de Warluis – plus simple et fort restauré. La corniche à gros modillons du chœur et celle formée d’arcatures recoupées de deux arcatures secondaires du clocher constituent de bons exemples du répertoire décoratif en usage dans la région à cette époque.
La fréquence de cette dernière dans le Beauvaisis lui a d’ailleurs valu le nom de « corniche beauvaisine ». Présente à Saint-Lucien et à Saint-Etienne, à Beauvais, dès le début du 12ème siècle, elle est apparue, également à la même époque, en Normandie où elle est cependant moins répandue que dans l’Oise.
Derrière le maître autel, un grand retable en bois du 17ème siècle abrite un tableau représentant l’Annonciation (1978, modifié 2016).
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Galerie :
Bibliographie :
- Eugène WOILLEZ, Archéologie des monuments religieux de l'ancien beauvaisis pendant la métamorphose romane, Paris, 1839-1849, p 2-4 et planches hors texte.
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Beauvais, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1851.
- Chanoine L. PIHAN, Esquisse descriptive des monuments historiques dans l’Oise, Beauvais, 1889, p. 60-64.
- Abbé Léopold-Henri MARSAUX, Congrès archéologique de France, 72ème session, Beauvais, 1905, Société française d’archéologie, Paris et Caen, 1906, p. 34-35.
- Dr. René PARMENTIER, "L'église d'Allonne (Oise)", Bulletin monumental, vol. 80, 1921, p. 196-211.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise, I, Nouvelles Editions Latines, 1978, in-8° de 34 p., p. 2-3 (voir texte ci-dessus).
Sites internet :
Documents :
- Extrait de Eugène WOILLEZ, Archéologie des monuments religieux de l’ancien Beauvaisis pendant la métamorphose romane, Paris, 1839-1849 : ALLONNE. PL I et II.
- Extrait de Alphonse de CAYEUX, Charles NODIER et Justin TAYLOR, Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France, Picardie, vol. 3, Paris, 1845.