Saint-Martin est un édifice assez vaste, construit en grés, un matériau que l’on trouve en abondance dans cette partie du Pays de Bray. Un clocher en charpente et ardoises, carré à la base, octogonal ensuite, domine la croisée. Le plan de l’église consiste en une nef unique, d’origine ancienne, suivie d’un transept saillant et d’un choeur terminé par une abside à trois pans, du 16ème siècle.
Flanquée au sud d’un porche en bois qui s’étend sur toute sa longueur, la nef a conservé au nord-est une petite fenêtre en plein cintre à double ébrasement – extérieur et intérieur – qui est la marque de la première moitié du 12ème siècle. A côté, une grande fenêtre à réseau flamboyant a été percée au 16ème siècle, en même temps que l’on reconstruisait le transept et le choeur. Homogène, ce dernier ensemble est ajouré par des fenêtres identiques à celle de la nef. Très caractéristiques de la fin du gothique, elles sont divisées en deux lancettes surmontées d’un soufflet dans chacun desquels est inscrit un petit arc trilobé.
Mais, ce qui fait l’intérêt de Saint-Martin, c’est l’exceptionnelle charpente qui couvre le transept et le choeur. Une inscription en lettres gothiques figurant sur la sablière surmontant le mur nord du choeur en donne, fait assez rare, la date – 1545 – et les noms de ceux qui l’ont construite : Jean Demourette et Jean Cabette, charpentiers, et Jean Dupré, menuisier. Elle est composée de deux berceaux – ou carènes – qui se coupent à angle droit et déterminent à leur point d’intersection comme une voûte d’arêtes. Si les entraits – poutres transversales – sont très simples (sans doute ont-ils été refaits en 1811 ou 1818, deux dates figurant sur la charpente), les poinçons – éléments verticaux – sont en revanche remarquablement ouvragés. De section hexagonale et sculptés sur toute leur hauteur, ils prennent appui sur les entraits par l’intermédiaire de bases de même plan. Les bardeaux qui habillent les carènes semblent d’origine et les chevrons sur lesquels ils sont cloués sont, pour un certain nombre, peints et décorés ponctuellement de personnages ou de motifs sculptés avec une grande finesse. Beaucoup plus simple, le plafond de la nef a été monté en 1686 par E. Martel, comme l’atteste une autre inscription.
Un petit vitrail du 16ème siècle, en assez mauvais état, se voit dans le croisillon nord tandis que le choeur a conservé des belles boiseries du 18ème siècle avec un retable consacré à saint Martin (2006).
Chronologie :
Points d'intérêt :
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton du Coudray-Saint-Germer, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, s.d. (1841).
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Pays de Bray. Canton du Coudray-Saint-Germer, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes du Pays de Bray, 2006, in-8° de 36 p., p. 6 (voir texte ci-dessus).