L’église Notre-Dame compose avec le porche d’entrée (16ème siècle) de l’ancien manoir seigneurial, contre lequel elle s’appuie, et un vaste colombier en arrière plan, un ensemble fort pittoresque. Un important château était venu compléter le manoir à partir de la fin du 18ème siècle. Il est aujourd’hui démoli et le manoir est lui-même en fort mauvais état.
L’église est un édifice d’apparence modeste mais fort intéressant. Précédée d’un étroit porche en pierre, sans doute du 17ème siècle, la nef unique remonte au 11ème siècle comme en témoignent les contreforts plats et sans larmiers intermédiaires qui épaulent la façade et deux petites fenêtres en plein cintre, aujourd’hui bouchées. L’archivolte de celle du mur sud est en effet constituée de claveaux simulés et des billettes garnissent la fenêtre de la façade. Les fenêtres actuelles sont modernes.
Le chœur apparaît comme isolé de la nef en raison de l’étroitesse de l’arcade qui assure la communication entre les deux parties de l’édifice. Bâti vers le milieu du 12ème siècle en remplacement du précédant, qui n’était vraisemblablement qu’une simple abside en hémicycle, il est de plan carré et couvert d’une voûte d’ogives qui en fait tout l’intérêt. Profilée d’une arête entre deux tores comme cela est courant à l’époque, elle retombe sur des chapiteaux décorés de feuilles d’acanthe ou, pour l’un d’entre eux, de godrons, preuve de l’influence de la Normandie toute proche. Quatre têtes très expressives entourent la clef de voûte.
Durant la seconde moitié du 15ème siècle, une chapelle de deux travées construite en damier de briques et de pierres a été accolée au sud du choeur et de l’extrémité orientale de la nef. Sous chacun des deux pignons de sa toiture s’ouvre une fenêtre au réseau flamboyant. Celle de la seconde travée comporte encore une rose avec un quadrilobe en partie supérieure, ce qui confirmerait une datation au 15ème siècle plutôt qu’au siècle suivant si, toutefois, elle est bien authentique.
Le mobilier est riche de nombreuses statues intéressantes et d’un charmant maître-autel baroque du début du 18ème siècle (2003, modifié 2015).
Chronologie :
Points d'intérêt :
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Chaumont, Oise, Beauvais, Achille Desjardins, 1827.
- Jean-Baptiste FRION, Nouveau précis statistique sur le canton de Chaumont, Beauvais, Achille Desjardins, 1859.
- Louis REGNIER et J. LE BRET, "Epigraphie du canton de Chaumont-en-Vexin", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 15, 1892-1894, p. 139-146.
- Louis REGNIER, Statistique monumentale du canton de Chaumont-en-Vexin, IV. Boissy-le-Bois, Paris-Beauvais, 1893, p. 12-22.
- Bernard DUHAMEL, Guide des églises du Vexin français, Paris, 1988, p. 66-67.
- Philippe BONNET-LABORDERIE, « Promenade dans le Thelle et le Vexin », GEMOB, Bulletin n°52-53 (1992), p.51-53.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Chaumont-en-Vexin. Vexin et Pays de Thelle, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes du Vexin-Thelle, 2003, in-8° de 56 p., p. 8 (voir texte ci-dessus).