Pénalisée, à l’intérieur, par une restauration outrancière effectuée en 1877-78, Saint-Etienne n’en reste pas moins un intéressant exemple d’architecture romane en Ile-de-France à la charnière des 11ème et 12ème siècles. Malgré ces travaux et l’adjonction de chapelles de part et d’autres du chœur à la fin du 13ème siècle, le plan et la structure de l’édifice primitif restent, en effet, parfaitement lisibles. Son plan comportait une nef unique, un transept saillant avec clocher sur la croisée et un chœur à chevet plat.
Voûtée d’ogives au 19ème siècle, la nef est aujourd’hui méconnaissable. Une petite fenêtre avec linteau échancré pour simuler une archivolte, au nord, et un portail décoré de bâtons brisés, au sud, attestent cependant son ancienneté.
Relativement bien conservé (seul, le croisillon sud a été repris à la fin du 13ème et au 16ème siècles), le transept montre une structure très intéressante, conditionnée par la présence du haut clocher assis sur la croisée. Celle-ci est couverte d’une voûte en berceau plein cintre disposée selon l’axe longitudinal. Elle était contrebutée par la voûte en berceau, disposée cette fois-ci selon un axe transversal, de chacun des croisillons. Cette disposition ne s’est conservée qu’au croisillon nord qui, à l’extérieur, montre un décor de billettes.
La nef étant plus large que la base du clocher, deux petits passages ont été ménagés dans son mur oriental afin de permettre une communication directe avec les croisillons. C’est une disposition qui se retrouve à la même époque – y compris l’agencement des voûtes – à Nogent-sur-Oise. Totalement transformé par la suite, le chœur à chevet plat n’est plus reconnaissable que par les deux contreforts plats qui l’épaulent vers l’est.
Ainsi bien assuré sur sa base, le clocher est une haute tour qui a pour originalité d’associer un premier étage de plan carré à un second de plan octogonal. Chacun est ajouré de huit baies en plein cintre. Le passage d’un plan à l’autre s’effectue par de simples pans coupés qui, conjugués à l’importance trop grande donnée aux maçonneries séparant les deux étages, confèrent à l’ensemble une certaine lourdeur que rachète en partie la flèche octogonale en pierre.
Le chœur et ses chapelles ne doivent être évoqués – du moins à l’intérieur – que pour mémoire car tout a été refait, y compris les chapiteaux, au 19ème siècle. A l’extérieur, on pourra détailler trois types de fenêtres : simple (au nord); à double lancettes surmontées d’une rose pour la fin du 13ème siècle; à triple lancettes pour le 16ème siècle (chœur proprement dit et croisillon sud). Le petit maître-autel baroque à colonnes torsadées mérite d’être mentionné (2003).
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Chaumont, Oise, Beauvais, Achille Desjardins, 1827.
- Jean-Baptiste FRION, Nouveau précis statistique sur le canton de Chaumont, Beauvais, Achille Desjardins, 1859.
- Louis REGNIER, "Excursion à Chars, Bouconvilliers, Nucourt et Magny-en-Vexin", Mémoires de la Société Historique et Archéologique de l'Arrondissement de Pontoise et du Vexin, t. 11, 1888, p. 5-10.
- Louis REGNIER et J. LE BRET, "Epigraphie du canton de Chaumont-en-Vexin", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 15, 1892-1894, p. 151-159.
- Louis REGNIER et J. LE BRET, "Epigraphie du canton de Chaumont-en-Vexin", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 16, 1895-1897, p. 446-447.
- Louis REGNIER, Statistique monumentale du canton de Chaumont-en-Vexin, V. Bouconvillers, Paris-Beauvais, 1895, p. 3-28.
- Bernard DUHAMEL, Guide des églises du Vexin français, Paris, 1988, p. 70-72.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Chaumont-en-Vexin. Vexin et Pays de Thelle, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes du Vexin-Thelle, 2003, in-8° de 56 p., p. 10-11 (voir texte ci-dessus).