L’église dresse sa silhouette pittoresque et solitaire au fond du vallon verdoyant de la Gergogne. Son ensemble chœur-transept compte parmi les réalisations les plus réussies de l’architecture gothique dans la région.
L’édifice, dont l’histoire reste assez obscure, doit sa situation isolée au fait d’avoir été, jusqu’au 14ème siècle, un prieuré relevant de l’abbaye Saint-Faron de Meaux. Elle devint ensuite paroissiale, au bénéfice des habitants regroupés, pour la plupart, à un kilomètre au sud-ouest, sur le plateau.
Si les parties orientales sont très homogènes, il n’en est pas de même de la nef, maintes fois remaniée et réparée. Une nef unique, correspondant aux deuxième et troisième travées actuelles, existait peut-être dès le 11ème siècle comme l’indiquent les maçonneries en arêtes de poisson du mur sud. La première travée, si l’on en juge par les fenêtres conservées, semble avoir été ajoutée vers la fin 12ème/début 13ème siècle, peu avant la quatrième travée, qui appartient à la même campagne que le transept et le chœur. Si l’on ajoute que les voûtes des trois premières travées ne furent montées qu’au 15ème siècle et que plusieurs fenêtres sont plus tardives, on se persuadera que la nef est réellement une construction disparate.
Il n’en est pas de même du remarquable ensemble chœur-transept, bâti durant le premier quart du 13ème siècle et dont l’abside à sept pans était flanquée, à l’origine, de deux chapelles donnant sur les croisillons. Ses longues et étroites fenêtres s’ouvrent au-dessus d’un haut mur d’appui. Le réseau serré des ogives de la voûte crée un remarquable effet d’élancement qu’accentue le profil aigu de l’arc doubleau et des formerets.
Suivant une disposition originale, chacun des croisillons est couvert d’une voûte sexpartite dont le doubleau intermédiaire est reçu sur une colonnette qui s’amortit rapidement en cul-de-lampe à la hauteur d’un bandeau mouluré qui coupe le croisillon à mi-hauteur. Les murs ouest montrent chacun une arcade, aujourd’hui bouchée, qui communiquait avec un bas-côté associé à la travée attenante de la nef. Par son élégance raffinée, toute cette partie de l’église appartient au courant champenois de l’architecture gothique du 13ème siècle.
Au nord de la première travée de la nef, le clocher, qui porte la date de 1552, est une construction massive et austère. L’église a conservé deux belles pierres tombales des familles de Grouches et de Montmorency, seigneurs de Bouillancy (1997).
Chronologie :
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Betz, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1851.
- Comte Victor-Amédée de CAIX de SAINT-AMOUR, "La seigneurie et le domaine de Bouillancy, propriété de l'Hospice des Incurables », Comité Archéologique de Senlis, Comptes-Rendus et Mémoires, 1914, p. 89-121.
- Chez Nous, Bulletin mensuel des paroisses de Bouillancy, Villers-Saint-Genest et Réez-Fosse-Martin, Avril 1925 à Mars 1927.
- Abbé Denys LE SAYEC, La charmante petite église de Bouillancy, 1957, in 8° de 36 p.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Betz. Valois, Multien et Vallée de l’Ourcq, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes du Pays de Valois, 1997, in-8° de 36 p., p. 12-13 (voir texte ci-dessus).
- Philippe BONNET-LABORDERIE, Les vitraux de l'abbé Deligny. Un précurseur de l'art nouveau, un curé du diocèse de Beauvais au XIXe siècle, Groupe d’Etude des Monuments et Oeuvres d’art de l’Oise et du Beauvaisis (GEMOB), Bulletin n° 119-120, 2004-2005, p. 82-84.