La chapelle Saint-Cyr et Sainte-Julitte est en réalité le chœur de la première église paroissiale de Breteuil, fondée dès le haut Moyen Age. Par la suite, elle partagera cette fonction avec Saint-Jean-Baptiste, qui la supplantera dès le début du 16ème siècle. Trop éloignée du centre du bourg, elle sera amputée de sa nef – sans doute en très mauvais état – et définitivement convertie en chapelle en 1679.
Implanté en limite du cimetière et de la vallée marécageuse de la Noye, le chœur a souffert d’infiltrations qui expliquent le mauvais état de ses maçonneries et les importantes restaurations qu’il a dû subir. Constitué aujourd’hui de trois travées terminées par un chevet plat, il représente l’un des très rares vestiges romans encore conservés dans la région et peut être daté du milieu du 12ème siècle. Un triplet de fenêtres en plein cintre surmonté de deux minuscules oculi ajoure le chevet.
L’intérieur, richement orné, a été considérablement restauré en 1882 mais conserve, partiellement, ses dispositions d’origine. Les trois voûtes d’ogives sont en effet modernes et les chapiteaux, décorés de feuillages, de rinceaux, d’animaux affrontés… ont été pour la plupart refaits ou grattés.
La petite gravure publiée dans les Voyages pittoresques en 1845 montre clairement une voûte en berceau sur la dernière travée, la plus courte, mais rien n’est visible de la couverture de la travée qui précède. Antérieurs également aux dernières restaurations, les dessins d’Eugène Woillez font apparaître cette fois deux voûtes d’ogives qui, du moins pour celle de la seconde travée, n’était donc pas en corrélation avec la distribution des supports. Elle est de toutes façons plus tardive puisque la voûte en berceau représentée dans les Voyages pittoresques n’y figure plus. On notera en outre qu’aucun élément spécifique n’est prévu dans les supports – formés de simples ressauts encadrant la demi-colonne correspondant à un arc doubleau – pour recevoir les ogives. On ne peut donc pas se prononcer en toute certitude sur le mode de couvrement initial des deux premières travées de cet édifice : voûtes d’ogives ou voûtes d’arêtes. (2005, modifié 2020).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
Bibliographie :
- Eugène WOILLEZ, Archéologie des monuments religieux de l'ancien Beauvaisis pendant la métamorphose romane, Paris, 1839-1849, appendice p. 1.
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Breteuil, arrondissement de Clermont (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1843.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Oise picarde. Breteuil, Froissy et Crèvecoeur, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Syndicat Mixte de l’Oise Picarde, 2005, in 8° de 64 p., p. 17 (voir texte ci-dessus).
Documents :
- Extrait de Eugène WOILLEZ, Archéologie des monuments religieux de l’ancien Beauvaisis pendant la métamorphose romane, Paris, 1839-1849 : APPENDICE. PL. XII.
- Extrait de Alphonse de CAYEUX, Charles NODIER et Justin TAYLOR, Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France, Picardie, vol. 3, Paris, 1845.