Au pied du coteau qui marque la limite septentrionale du plateau du Clermontois, là où commencent les molles ondulations de la plaine picarde, l’église Saint-Michel et Saint-Vaast constitue un intéressant exemple d’architecture romane.
De l’édifice bâti à partir de la fin du 11ème siècle subsistent les parties orientales, régulièrement distribuées autour du clocher. Alors que les bras du transept sont simplement charpentés, le chœur comprend une courte travée voûtée d’un berceau en plein cintre que prolonge une seconde travée de plan carré, voûtée d’arêtes. Suivant une disposition fréquente en Normandie, mais que l’on rencontre aussi dans les anciens diocèses de Noyon, Soissons et Laon, la partie inférieure du clocher, communiquant avec le chœur, les bras du transept et la nef par des arcades en plein cintre, forme lanterne grâce à deux petites fenêtres ouvertes vers l’est. Une voûte d’ogives la couvre depuis le milieu du 12ème siècle. Il est possible que des passages latéraux assuraient à l’origine la communication entre les bras du transept et la nef unique, à la manière des « passages berrichons », une disposition que l’on remarque également à Nogent-sur-Oise.
Le clocher comporte un seul étage, percé de baies géminées en plein cintre sur chaque face. Elles sont recoupées par une colonnette intermédiaire et comptent parmi les premiers exemples de cette disposition dans la région.
Vers les années 1140, la nef est prolongée par un avant-corps où se remarquent des colonnes engagées avec chapiteaux qui suggèrent qu’une tribune, peut-être en bois, existait à l’origine. Des arcatures aveugles animent la partie basse. A l’extérieur, et malgré les mutilations du temps, le portail en plein cintre, avec ses multiples voussures et son décor de bâtons brisés a encore fort belle allure et compte parmi les réalisations les plus achevées de cette époque avec celui de l’église voisine de Nointel.
Un bas-côté a été construit au nord de la nef au début du 13ème siècle et communique avec celle-ci par quatre arcades brisées très élégantes retombant sur des piles circulaires par l’intermédiaire de chapiteaux à crochets.
Parmi les quelques statues conservées, on remarquera une Vierge à l’Enfant de grande taille, en pierre, du 15ème siècle (1978, modifié 2015).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Liancourt, arrondissement de Clermont (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1837.
- Eugène WOILLEZ, Archéologie des monuments religieux de l'ancien Beauvaisis pendant la métamorphose romane, Paris, 1839-1849, p. C 17-21 et planches hors texte.
- Amédée BEAUDRY, "Autour du plateau de Liancourt - Promenade archéologique", Société Archéologique et Historique de Clermont, Procès-verbaux et communications di verses, 1904, p. 181-201.
- Lucien CHARTON, Liancourt et sa région, Liancourt, 1969, p. 188-197.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise, I, Nouvelles Editions Latines, 1978, in-8° de 34 p., p. 7-10 (voir texte ci-dessus).
- Danielle JOHNSON, Architectural Sculpture in the Region of the Aisne/Oise Valleys during the Late 11th/Early 12th Century, Thèse de Doctorat de l’Université de Leiden (dactylographiée), 1984.