Châteaurouge tire son nom d’une forteresse qui joua un rôle important durant les conflits des 14ème et 15ème siècles, puis pendant la Ligue. Bâtie en 1625 par Gilles du Fay, seigneur de Fercourt, peu après le démantèlement de la forteresse, la chapelle Sainte-Restitute est un des rares témoins de l’architecture religieuse du 17ème siècle dans le département de l’Oise. Entre 1661 et 1712, un chapelain y célébrait la messe trois fois par semaine grâce à une rente annuelle de 200 livres instituée par Anne du Fay, dame de Châteaurouge. Désaffectée à la suite de la Révolution, elle sera temporairement rendue au culte en 1861, après des travaux de restauration.
Très homogène et construite en belle pierre de taille, elle comprend une nef de trois travées suivie d’une abside pentagonale. Une tourelle d’escalier terminée par un lanternon la flanque à l’angle nord-ouest. Toutes les voûtes sont à liernes et tiercerons (nervures secondaires subdivisant la voûte), dans la continuité du gothique tardif. Elles sont reçues par des culs-de-lampe – décorés d’aigles aux ailes déployées dans la nef et d’anges tenant des banderoles ou des écussons dans le chœur – surmontant une niche avec fronton triangulaire. Quelques clefs pendantes subsistent. Dans le chœur, on remarque un petit autel ménagé dans l’épaisseur du mur. A l’image des culs-de-lampe et des clefs pendantes, sa décoration est d’un grand raffinement.
L’extérieur vaut principalement pour la façade, avec son mur pignon très aigu et son original lanternon. Le portail associe, en une belle composition, deux double colonnes couronnées de chapiteaux doriques et supportant un entablement orné de six rosaces que couronne un fronton courbe encadré par deux anges. Comme à l’intérieur, certains éléments du décor sont malheureusement bûchés ou abimés.
Assis sur un encorbellement faiblement saillant, le lanternon, ajouré par trois baies allongées qui s’inscrivent entre des pilastres cannelés, reste imprégné du vocabulaire de la Renaissance, à l’image de certains éléments du décor de la chapelle. Les murs latéraux et le chœur sont percés de hautes fenêtres en plein cintre et épaulés par des contreforts dont la partie supérieure, bénéficiant du même soin apporté au reste de la construction, s’amortit en console renversée (1997).
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Bibliographie :
- Dr René PARMENTIER, « La Chapelle de Châteaurouge, à Cauvigny (Oise) », Bulletin et Mémoires de la Société Archéologique et Historique de Clermont-de-l’Oise, 1927-1928, p. 174-182.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Noailles. Pays de Bray, Pays de Thelle et Vallée du Thérain, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Office de Tourisme de Pôle Vexin-Sablons-Thelle, 1999, in 8° de 32 p., p. 10 (voir texte ci-dessus).