D’origine très ancienne comme son vocable l’indique, Saint-Pierre dépendait, ainsi que le village, de l’abbaye de Saint-Riquier, près d’Abbeville, l’une des plus puissantes d’Europe à l’époque carolingienne. L’église avait le statut de prieuré cure. Très touché en 1918 – le clocher a été alors totalement détruit et la nef fortement endommagée – l’édifice vaut pour son choeur du 16ème siècle de style renaissance.
Le plan est constitué d’une nef de trois travées avec bas-côtés, précédée d’un clocher porche, et d’un choeur comprenant une travée droite et une abside en hémicycle. Construit dans les années 1920, le clocher s’inspire du précédent, qui remontait sans doute au 19ème siècle. Selon un schéma classique, le porche est surmonté d’une petite tribune ouvrant sur la nef. Egalement refaite, cette dernière comporte des arcades reçues sur des piles rectangulaires et s’inspire de la construction précédente.
Bien conservé excepté la voûte, le choeur est un excellent exemple du style renaissance appliqué à l’architecture religieuse. La travée droite est délimitée par quatre pilastres surmontés de chapiteaux d’ordre composite (c’est-à-dire mélangeant les ordres dorique, caractérisé par les volutes d’angle, et corinthien, caractérisé par la feuille d’acanthe). Un cartouche au-dessus du premier pilastre sud porte la date de 1539.
L’abside a un plan en hémicycle, un tracé fréquent à la Renaissance. Elle est divisée en cinq pans par quatre ensembles identiques à la composition d’une exceptionnelle richesse. Surmontant une colonne en délit, un chapiteau corinthien aux angles décorés de têtes humaines servait de piédestal à des statues aujourd’hui remplacées par des oeuvres récentes. Au-dessus, un dais au décor d’une virtuosité sans pareille fait le lien avec la corniche marquant la retombée de la voûte (refaite). Les quatre dais sont différents et, traités comme des architectures en miniature, accueillent tout le répertoire décoratif propre à la Renaissance : coquilles Saint-Jacques, feuilles de choux, pilastres à décor de losanges, frontons triangulaires, petits dômes…Par sa remarquable qualité, le tabernacle du 17ème siècle est parfaitement à sa place dans ce superbe ensemble (2008).
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Galerie :
L'extérieur de l'église
L'intérieur de l'église
Bibliographie :
- Emile COËT, Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, Compiègne, 1883.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Pays de Sources et Vallées. Cantons de Guiscard, Lassigny, Noyon, Ressons-sur-Matz et Ribécourt, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise, Sources et Vallées et Europe, 2008, in-8° de 110 p., p. 24 (voir texte ci-dessus).